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Les missions à l'étranger associées au suicide dans l'armée canadienne

Armée canadienne: Les missions à l'étranger associées au suicide
PC/Murray Brewster

Confrontées à une vague de suicides dans leurs rangs ces dernières années, les Forces armées canadiennes ont commandé un rapport à leur médecin général, qui conclut que ce phénomène n'a pas cru en 20 ans, mais que les missions dans les zones de conflit pourraient être un facteur de risque.

D'entrée de jeu, le rapport de la Direction - Protection de la santé de la Force (DPSF) bat en brèche la thèse selon laquelle les cas de suicide sont plus nombreux que jamais dans l'armée canadienne.

« Entre 1995 et 2014, il n'y a pas eu d'augmentation statistiquement significative des taux de suicide », note le rapport, qui ajoute qu'en la matière, il n'y pas de différence statistique par rapport à ce qui prévaut « chez les hommes de la population canadienne ».

Cela dit, l'étude tend à conforter l'idée selon laquelle le choc post-traumatique chez certains militaires expliquerait le passage à l'acte. En effet, le médecin général observe « dans les ratios de taux une tendance selon laquelle les militaires qui ont déjà participé à un déploiement présentent un risque de suicide accru comparativement aux militaires qui n'ont aucun antécédent de déploiement ». Cette tendance est observée depuis 2010.

« Les traumatismes liés au déploiement (particulièrement à la mission en Afghanistan) et les troubles mentaux qui en découlent sont des mécanismes plausibles pour expliquer ces changements. »

— Extrait du rapport du médecin général des Forces armées canadiennes

Le rapport précise toutefois que « cette tendance n'est pas statistiquement significative » et ajoute que, statiquement parlant, le taux « n'est pas plus élevé que dans la population civile comparable ».

De plus, l'étude souligne qu'« un effet de distorsion résiduel pourrait aussi entrer en jeu ». En clair, le déploiement à l'étranger pourrait ne pas tout expliquer, parce que les militaires pourraient avoir vécu des « expériences traumatisantes » dans leur vie et qui seraient la cause du suicide.

En somme, le médecin général de l'armée est d'avis que d'autres recherches sont nécessaires à ce sujet pour « étudier ces hypothèses en profondeur ».

Autre observation : « le risque de suicide est plus élevé chez les militaires qui appartiennent au commandement de l'Armée de terre que chez les autres militaires ». Cet écart s'est creusé au cours des cinq dernières années.

Le rapport nuance cependant ce constat, car « il semble que cette situation soit attribuable à des taux inférieurs à la normale civile chez les militaires n'appartenant pas à l'Armée de terre plutôt qu'à un taux élevé chez les militaires de l'Armée de terre ».

En d'autres termes, les taux de suicide dans les autres commandements sont tellement faibles qu'ils mettent en exergue ceux de l'Armée de terre.

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