Ecole : le gouvernement va mieux payer les profs qui acceptent d’aller en ZEP
Un écart de niveau de 30 % entre ZEP et établissements classiques
En France, les difficultés « sociales et scolaires sont beaucoup trop corrélées ». Ce constat vient d’être rappelé par l’enquête Pisa de l’OCDE. Pour Peillon, « un système aussi injuste que le nôtre est en plus un système qui est totalement inefficace ». L’objectif est que l’écart de performance entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres, qui dépasse 30%, soit réduit à 10%. « On ne veut pas une école au rabais (...) des programmes adaptés pour les pauvres, a assuré le ministre, mais la même exigence pour tous : que tous les élèves de France aient la même chance de réussir. »
A moyens constants, la réforme s’appuiera sur une redistribution, avec l’affectation de postes déjà programmés dans la loi jusqu’en 2017, a-t-il précisé. Cela représente 300 à 400 millions d’euros réaffectés prioritairement dans les zones les plus sensibles. Davantage de moyens seront donc donnés aux réseaux (écoles et collèges) les plus difficiles, d’abord 100 à la rentrée 2014, 350 en 2015, baptisés REP +, tandis que le label Eclair disparaîtra.
Les réseaux répondront à des critères sociaux: origine socio-professionnelle, part d’élèves boursiers, habitant en zones urbaines sensibles et/ou ayant au moins un an de retard à l’entrée en 6e. Les établissement difficiles bénéficieront en priorité des créations de postes du dispositif « plus de maîtres que de classes » et pour la scolarisation des moins de trois ans. Les élèves de 6e seront accompagnés en petit groupe, avec un enseignant ou un assistant d’éducation: aide aux devoirs, soutien méthodologique, tutorat, soutien en ligne... D’abord dans les collèges les plus difficiles, puis dans toutes les zones prioritaires.
Primes doublées pour les profs dans les établissements les plus durs...
L’un des principaux problèmes des établissements prioritaires est d’attirer puis garder les professeurs. Une partie s’en va dès qu’ils ont assez de points, sans faire bénéficier de leur expérience les débutants et contractuels, démunis face à des élèves à faible niveau et dont l’intérêt même d’aller à l’école peut ne pas aller de soi. Face à ce défi, le ministre a annoncé une revalorisation des primes: doublement dans les établissements les plus difficiles, hausse de 50% dans les autres.
... et moins d’heure de cours à assurer en échange de plus de suivi hors classe
Reconnaissance de la lourdeur de leur tâche, les enseignants auront aussi des décharges horaires: 1h30 de cours en moins par semaine dans les collèges les plus difficiles, neuf journées libérées pour les professeurs des écoles, pour un suivi personnalisé des élèves, du travail d’équipe, des rencontres avec les parents... Le temps passé en éducation prioritaire pourra être pris en compte dans le déroulement de carrière. L’acclimatation des enseignants sera favorisée :trois jours de formation au moins par an pour les nouveaux nommées en éducation prioritaire, tutorat, présentation de l’établissement avant la prise en fonction.