Scandale Volkswagen : comment obtenir réparation

LE FAIT DU JOUR. Avec le concours de l'ordre des avocats, un cabinet parisien lance ce jeudi une action en justice groupée contre le constructeur allemand.

Le parquet de Paris a ouvert le 19 février une information judiciaire pour «tromperie aggravée» visant le géant automobile allemand.
Le parquet de Paris a ouvert le 19 février une information judiciaire pour «tromperie aggravée» visant le géant automobile allemand.
(AFP/RALF HIRSCHBERGER)

    La mondialisation a consacré Volkswagen comme un poids lourd du secteur automobile. C'est cette même mondialisation qui lui joue aujourd'hui des tours. Empêtré dans un scandale de fraude massive aux tests antipollution (près de 11 millions de véhicules concernés), le groupe, propriétaire des marques Volkswagen, Audi, Skoda et Seat, fait l'objet d'enquêtes ou de poursuites dans une vingtaine de pays, que ce soit aux Etats-Unis, d'où est venu le scandale, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, en Belgique, etc.

    La France n'échappe pas à la règle. Dans l'Hexagone, la pression va même monter d'un cran avec cette plainte, révélée par notre journal, que va déposer dans les prochains jours un avocat parisien, avec le concours inédit du barreau de Paris (lire ci-dessous). Quelle suite sera donnée à cette action en justice ou à celles déjà entamées ? Sans doute ne le saura-t-on que dans les prochains mois. Une chose est sûre, ce «dieselgate» va marquer un tournant dans les relations entre multinationales et consommateurs. A l'exception peut-être des cigarettiers, jamais en effet un groupe de la taille de Volkswagen ne s'est ainsi vu poursuivre en justice de manière simultanée et pour des mêmes faits partout dans le monde.

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    « C'est un coup de semonce qui doit être pris très au sérieux par tous les grands groupes. Ces derniers ne doivent pas chercher à tromper le consommateur, sous peine de le payer très cher, estime un avocat parisien spécialiste d'actions groupées contre des établissements bancaires. Les choses sont en train de changer. Le coût de la sanction va dépasser le gain tiré d'une tricherie ou d'une fraude. »

    Volkswagen en est la parfaite illustration. Certes, pour affronter cette crise, le géant de Wolfsburg (Basse-Saxe, Allemagne) dispose d'un solide matelas, estimé à près de 28 Mdsâ?¬. Et il est impossible, pour l'instant, de chiffrer ce que coûtera à l'entreprise ce scandale planétaire. D'autant que des enquêtes sont en cours et qu'on pourrait découvrir, à cette occasion, de nouveaux éléments sur Volkswagen ou, pourquoi pas, sur ses concurrents, bien silencieux depuis la mi-septembre. Toujours est-il que plusieurs analystes financiers estiment entre 15 et... 80 Mdsâ?¬ la facture finale pour Volkswagen. Un désastre à tous points de vue.