INFO OBS. Quand l’Etat verse 12,5 milliards d’euros aux escrocs

La semaine dernière, l’Institut national des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice rendait publique son estimation du chiffre d’affaires annuel du trafic de stupéfiants en France : 2,3 milliards d’euros ! Un résultat qui a fait réagir dans les rangs des douaniers.

"C’est l’arbre-stupéfiants qui cache la forêt-TVA", clame-t-on chez Unsa-Douanes, l’un des principaux syndicats de gabelous.

Ce qui fait de la France, le pays européen le plus touché par cette arnaque.

"L'équilibre budgétaire" menacé

Celle-ci consiste à encaisser l’avance par l’Etat de ladite taxe, via des sociétés et des échanges de marchandises fictifs, sans jamais la rembourser. Les sommes perdues représenteraient près de 10% de la principale recette budgétaire, de quoi menacer l’"équilibre budgétaire français", selon l’Unsa.

Le banditisme réinvestirait une partie de l’argent des stupéfiants dans cette escroquerie. "Pour le dire autrement, chaque année, l’Etat signe pour plus de 10 milliards de chèques à des escrocs et à des criminels", lance Yann Galut, député PS à la pointe sur ces questions.

Alors que plusieurs pays européens ont mis en place des logiciels pour lutter contre le phénomène, ce point est le grand absent du projet de loi de finances 2016. "Pire, on supprime 220 postes de douaniers, là où les Anglais ont embauché 700 personnes juste pour combattre ce phénomène", peste un syndicaliste.

Vincent Monnier