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Snapchat, Dropbox : les doutes s’accumulent sur le prix des pépites de la tech

Plusieurs grands fonds ont déprécié la valeur de leurs participations dans Snapchat et Dropbox. La Bourse offre des valorisations moins attrayantes à celles qui veulent se coter.

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Les doutes sont en outre alimentés par les difficultés de certaines jeunes pousses à passer le cap de la Bourse

Par Elsa Conesa

Publié le 12 nov. 2015 à 18:46

Les start-up de la tech à peine rentables valent-elles vraiment tous ces milliards ? Pour certains investisseurs, la réponse est claire : c’est non. Plusieurs chouchous de la Silicon Valley ont vu leur étoile pâlir ces derniers jours après que des fonds ont déprécié franchement la valeur de leurs participations.

Selon des documents parus mardi, le fonds de pension Fidelity a ainsi réduit de 25% la valeur de sa participation dans Snapchat, l’application permettant d’envoyer des messages qui disparaissent après quelques secondes. Quelques semaines plus tôt, c’était BlackRock qui dépréciait de 2% la sienne dans la start-up de stockage de données Dropbox. De quoi renforcer les inquiétudes latentes sur l’émergence d’une nouvelle bulle dans la Silicon Valley.

Créé il y a quatre ans, Snapchat se valorisait pas moins de 16 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds en mai. C’est l’une des start-up les mieux valorisées de la côte Ouest, derrière Uber et Airbnb, mais sa capacité à dégager des profits n’est pas clairement établie. Selon les calculs des équipes de recherche de Morningstar, l’action Snapchat valait 22,91 dollars fin septembre dans les comptes de Fidelity, contre 30,72 dollars fin juin.

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Dropbox souffre de la concurrence

Dropbox, de son côté, s’est valorisé 10 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds, début 2014. Mais le service de stockage de données subit de plein fouet la concurrence d’offres similaires proposées, souvent meilleur marché, par Google, Apple ou Amazon. Dropbox souffre en outre de la comparaison avec Box, un jeune concurrent coté, plus petit, mais dont la capitalisation boursière est inférieure à 1,5 milliard de dollars.

Les doutes sont en outre alimentés par les difficultés de certaines jeunes pousses à passer le cap de la Bourse et à convaincre les marchés de leur valeur. La start-up Square, créée par Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, prépare depuis quelques semaines son projet d’introduction en Bourse.

Mais elle devrait se valoriser un peu moins de 4 milliards de dollars, quand son dernier tour de table l’évaluait à 6 milliards de dollars. Dropbox compte aussi s’introduire en Bourse, mais les banquiers doutent de plus en plus que la start-up parvienne à retrouver les 10 milliards de dollars obtenus l’an dernier.

La Bourse, épreuve du feu

Les jeunes pousses de la tech ayant tenté l’aventure de la Bourse n’ont par ailleurs pas toutes tenu leurs promesses. Mi-octobre, près d’un quart de celles qui s’étaient cotées depuis 2014 se valorisaient moins bien qu’avant leur cotation, selon une analyse du « Wall Street Journal ».

Si les prix ont flambé à ce point, c’est en partie à cause des torrents de cash déversés par les grands investisseurs sur la Valley. Soucieux de ne pas rater le prochain Facebook ou Uber, les fonds n’ont pas hésité à parier des milliards de dollars sur des sociétés ne générant aucun revenu, voire perdant de l’argent.

Cette fébrilité a fait émerger plus d’une centaine de « unicorns » (« licornes »), ces start-up dont la valeur dépasse 1 milliard de dollars. Et aussi permis à Uber, qui se valorisait 18 milliards de dollars en août 2014, de valoir aujourd’hui de 60 à 70 milliards de dollars.

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