Roissy : la population veut vraiment bénéficier des emplois créés sur l'aéroport

Roissy : la population veut vraiment bénéficier des emplois créés sur l'aéroport

    Comment faire pour éviter que les habitants du territoire, en plus de voir passer les avions au-dessus de leur tête, voient aussi passer les emplois ? Aujourd'hui, le constat est là. D'un côté, il y a 250 000 emplois à Roissy, dont 90 000 emplois directs et des perspectives de fort développement. De l'autre, des communes à quelques kilomètres, où le taux de chômage peut atteindre 40 % dans certains quartiers.C'est pour tenter de répondre à cette problématique qu'a été créé le Groupement d'intérêt public GIP Emploi de Roissy. Cette structure vient de poser sa candidature pour obtenir le label campus des métiers et de la qualification. Une cité des métiers et une plate-forme des entreprises sont également en projet. Le but ? Faire en sorte que les entreprises qui recrutent et les demandeurs d'emploi du territoire du Grand Roissy (89 communes de Seine-Saint-Denis, Val-d'Oise et Seine-et-Marne) se rencontrent, adapter l'offre de formation aux besoins des entreprises.« On a la chance d'avoir de l'emploi sur notre territoire, si on ne réussit pas à faire en sorte que la population en bénéficie, on aura échoué. C'est une contradiction terrible », remarque François Brezot, directeur du GIP Emploi Roissy, composé de l'Etat, la région, les départements de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne et Aéroports de Paris.Pourquoi ce retard ? Les raisons sont multiples. Le premier frein, c'est l'accès à la plate-forme. Beaucoup d'habitants de Villiers-le-Bel ou Sarcelles, par exemple, sont obligés de repasser par la gare du Nord pour se rendre à Roissy. « Le manque de maîtrise de l'anglais est également un problème, note le directeur. Pour travailler dans l'hôtellerie- restauration sur la plate-forme, un bon niveau est indispensable ». Un dispositif de formation dédié à l'anglais aéroportuaire vient justement d'être créé par le GIP.Des freins qui doivent être levés. Car l'offre d'emplois n'est pas prête de se tarir. A l'horizon 2020, 23 000 emplois devraient être générés sur le Grand Roissy, dont 7 000 créations nettes. Pauline ConradssonEn campagne à Roissy, Bartolone insiste sur l'emploi local

    Le candidat (PS) aux éléctions régionales de décembre veut lui aussi faire en sorte que la population du territoire de Roissy puisse bénéficier des emplois créés par l'aéroport. (LP/A.L.) Rencontre avec des chefs d'entreprise, visite du site de Camas Formation, de FedEx... Claude Bartolone, candidat (PS) aux régionales, était en déplacement ce vendredi à Roissy, pour aborder la question de l'emploi à l'aéroport. Comment justement aider à ce que les emplois générés par la plateforme puisse bénéficier au territoire ? «Il faut mettre plus de cohérence dans la formation et l'orientation professionnelle», répond le candidat, pour qui il reste encore trop souvent des différences entre les emplois et la façon dont les jeunes sont formés. «Beaucoup d'entreprises évoquent, par exemple, un problème avec la maitrise de l'anglais, observe-t-il. S'il n'y a pas une requalification pour ces demandeurs qui ont parfois quitté l'école depuis longtemps, cela devient une barrière infranchissable.» Pour le candidat, il s'agit de mieux répondre aux attentes des recruteurs, «pour permettre à ceux qui cherchent un emploi de postuler à certains postes, y compris parfois pour des jobs qui ne demandent pas beaucoup de qualification.»A.L.