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Département par département, les voix perdues par la gauche

Régionales 2015dossier
Depuis 2012, elle a perdu près de 10 millions d'électeurs, parce qu'ils se sont abstenus ou parce qu'ils sont partis voter ailleurs.
par Baptiste Bouthier, Alexandre Léchenet et BIG
publié le 13 novembre 2015 à 16h50

A quelques semaines des élections régionales et territoriales, en partenariat avec le cabinet de stratégie électoral Liegey-Muller-Pons (1), Libération se penche sur les électeurs perdus par la gauche depuis 2012, jusqu'aux élections européennes de 2014. Calculé à partir de l'analyse des scrutins depuis l'élection présidentielle, découvrez, département par département, la part de voix perdues et comment elles se répartissent entre déçus et abstentionnistes.

Les éloignés

C’est dans les nouvelles régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Normandie et Bourgogne-Franche-Comté que les pertes d’électeurs sont les plus nombreuses. Il n’y a qu’une seule région, le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, où moins de la moitié des électeurs sont partis. Les résultats ne sont pas disponibles pour les territoires d'outre-mer.

Au niveau départemental, c’est en Seine-Saint-Denis, dans les Ardennes et dans l’Aisne que les pertes sont les plus importantes. Avec une nuance de taille : en Seine-Saint-Denis, la plupart des électeurs perdus sont des abstentionnistes, qui ne se déplacent que pour les scrutins importants. Alors que dans les deux autres départements, il s’agit principalement des déçus de la gauche.

Abstentionnistes et déçus

Il existe donc deux catégories : les abstentionnistes de gauche – qui ne votent qu’aux échéances nationales – et les déçus de la gauche. Les abstentionnistes de gauche sont plus nombreux en Ile-de-France et en Bretagne, alors que les déçus se trouvent en Nord-Pas-de-Calais et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

(1) Liegey-Muller-Pons est un cabinet de stratégie électorale. Il est spécialisé dans l'analyse de données, la modélisation prédictive et le développement d'applications numériques pour les campagnes. A partir d'un modèle économétrique et des résultats de 2007 à 2014, le cabinet de stratégie électorale LMP a pu prédire par commune et bureau de vote la participation et le score pour les régionales de 2015. Ce score est ensuite comparé à celui de la gauche en 2012. La différence de participation entre celle de 2012 et celle prédite pour 2015 permet d'estimer les abstentionnistes, la différence entre le score de François Hollande en 2012 et celui prédit pour les régionales.

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