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TURQUIE

Les migrants abandonnés de l’aéroport d’Istanbul

Des migrants bloqués à l'aéropot d'Istanbul. Toutes les photos nous ont été transmises par Bashar Aboud.
Des migrants bloqués à l'aéropot d'Istanbul. Toutes les photos nous ont été transmises par Bashar Aboud.
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Interdits d’entrée sur le territoire turc, une trentaine de migrants sont bloqués dans une salle de l’aéroport d’Istanbul depuis des mois. Ils dorment sur des paillasses et mangent des repas froids d’avion. Notre Observateur les a rencontrés.

Bashar Aboud est un journaliste syrien exilé en France. Début novembre, il a rencontré des migrants retenus par les services d’immigration dans une salle de l’aéroport d’Istanbul.

Je voulais me rendre à une conférence à Istanbul, mais la police des frontières m’a refusé l’accès au territoire turc au motif que j’avais un titre de voyage de réfugié. J’ai donc été retenu deux jours dans une salle de l’aéroport. Ils sont environ une trentaines de migrants à séjourner dans cette salle. Il y a notamment quelques Afghans, des Kurdes, des Palestiniens, des Libanais, des Marocains, mais la plupart sont Syriens. Certains étaient venus s’installer en Turquie. D’autres étaient en transit vers l’Europe.

Ces migrants sont parfois violentés. J’ai vu des agents de sécurité de l’aéroport casser la jambe d’un ressortissant marocain qui s’était mis à leur crier dessus. Cela faisait plusieurs semaines qu’il était là, sans que personne ne lui dise ce qui allait lui arriver. Après cet incident, cet homme et les autres Marocains qui l’accompagnaient ont été enfermés dans une salle séparée.

Les hommes et les femmes sont installés dans des salles à part. Parfois, des familles se retrouvent ainsi séparées. C’est le cas d’Afghans que j’ai rencontrés. Le père et le fils sont installés avec les hommes tandis que son épouse et sa fille sont enfermées avec les femmes. Pourquoi ne mettent-ils pas une salle à disposition des familles ? Cette famille afghane est installée ici depuis quatre mois et toutes ses démarches pour obtenir le statut de réfugiés ont été rejetées.

Depuis plusieurs mois, ces migrants dorment sur de simples paillasses. Certains n’ont pas de couvertures et n’ont que leurs vêtements pour se tenir au chaud. On leur sert tous les jours les repas froid des avions. Et autre bizarrerie, le café est strictement interdit dans cet endroit.

J’ai rencontré un Syrien originaire de Homs qui est bloqué là-bas depuis huit mois. À son arrivée, il a fait une demande d’asile en Turquie, mais la justice de ce pays n’a toujours pas tranché son cas !

Quand j’ai interpellé les policiers sur les raisons pour lesquelles ils retiennent ces migrants aussi longtemps, ils ont invoqué la sécurité car ils ont peur de l’infiltration de jihadistes. Il n’empêche, ces migrants sont avant tout des êtres humains et doivent être traités dignement.

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