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Ohio : exécuté avec un nouveau cocktail, un condamné agonise une demi-heure

L'Ohio a changé de procédure pour les exécutions après le refus des fabricants européens de fournir l'anesthésiant employé jusqu'ici.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 17 janvier 2014 à 08h02, modifié le 17 janvier 2014 à 09h23

Temps de Lecture 2 min.

Dennis McGuire, le troisième condamné exécuté depuis le début de l'année aux Etats-Unis, a reçu une injection du sédatif midazolam et de l'antalgique hydromorphone.

L'Etat américain de l'Ohio a exécuté jeudi un condamné à mort par l'injection létale d'un cocktail médicamenteux qui n'avait jamais été testé auparavant, soulevant des interrogations sur les souffrances qu'il a pu endurer. Dennis McGuire, 53 ans, condamné pour le viol et le meurtre, en 1989, d'une jeune femme enceinte, a été déclaré mort à 10 h 53 (16 h 53 à Paris) à Lucasville, a indiqué une porte-parole des autorités pénitentiaires de l'Ohio.

Selon le nouveau protocole de cet Etat, il a été exécuté par l'injection du sédatif midazolam et de l'antalgique hydromorphone, dont le mélange n'avait jamais été utilisé aux Etats-Unis. Comme d'autres Etats américains, l'Ohio a changé de procédure pour les exécutions après le refus des fabricants européens de fournir, pour le châtiment suprême, l'anesthésiant employé jusqu'ici.

L'injection a débuté à 10 h 29, soit vingt-quatre minutes avant l'heure à laquelle sa mort a été prononcée, selon le reporter du quotidien local Columbus Dispatch. C'était, selon le pool de journalistes ayant assisté à l'exécution, la plus longue exécution depuis que l'Ohio a rétabli la peine capitale en 1999. « A 10 h 33, McGuire a commencé à se débattre et à haleter fortement, en produisant des sons d'éternuement et de suffocation qui ont duré au moins dix minutes, le poing serré et la poitrine soulevée. Un râle long et profond sortait de sa bouche », a ainsi rapporté la presse locale.

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Ses avocats avaient affirmé que McGuire allait mourir d'asphyxie par un phénomène de « manque d'air » et endurerait « une peine cruelle et inhabituelle » prohibée par la Constitution. Mais tous les appels du condamné, jusque devant la Cour suprême des Etats-Unis, avaient été rejetés. Le bureau des grâces de l'Ohio lui avait également refusé sa clémence, suivi par le gouverneur John Kasich, qui par le passé avait commué quatre condamnations à mort et exprimé des réserves sur la peine capitale.

Après l'exécution, des membres de la famille du condamné étaient en larmes et l'un d'eux s'est demandé « comment cela a pu durer si longtemps », rapporte le Daily News. Un juge fédéral de l'Ohio, Gregory Frost, avait jugé que « la preuve n'avait pas été faite devant ce tribunal que McGuire présentait un risque substantiel d'expérimenter une souffrance sévère », selon le document judiciaire.

Le 9 janvier en Oklahoma, les autorités avaient aussi dû trouver un autre fournisseur pour les injections intraveineuses. Elles avaient obtenu le barbiturique pentobarbital, communément utilisé pour euthanasier les animaux, auprès d'un préparateur en pharmacie. Mais ce type de sociétés pharmaceutiques sont placées sous l'autorité des Etats et non de la loi fédérale régissant les grands laboratoires. Leurs produits ne sont donc pas homologués par l'Agence fédérale du médicament. Un scandale avait éclaté en novembre 2012 quand l'une de ces officines du Massachusetts avait été jugée responsable d'une épidémie de méningite mortelle par manque d'hygiène.

Dennis McGuire est le troisième homme à être exécuté cette année aux Etats-Unis. En 2013, 39 personnes ont été mises à mort à l'échelle du pays, selon le Centre d'information sur la peine capitale.

Le Monde avec AFP et Reuters

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