Attentats à Paris : «Monsieur le président, le Quick a sauté»

 

Attentats à Paris : «Monsieur le président, le Quick a sauté»

    « Monsieur le président, le Quick a sauté. » C'est par cet étrange message discrètement porté par le préfet de Seine-Saint-Denis et relayé par l'officier de sécurité présidentiel que François Hollande a été averti. Il est près de 21 h 30 au Stade de France, le président regarde France - Allemagne quand les explosions retentissent. « Un truc qui tape à la poitrine », raconte le président du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, assis juste derrière le chef de l'Etat, lequel se rend alors au PC sécurité. Il s'informe de la tragédie auprès de Bernard Cazeneuve puis revient faire passer le message : « Ne bougez pas, restez à vos places. » Histoire de ne pas créer la panique.

    Lui s'en va. Direction Beauvau, à la cellule de crise installée salle du Fumoir. Manuel Valls, qui était à son domicile, le rejoint. Le climat est lourd. « On briefe même le président et son Premier ministre en chuchotant », raconte un témoin.

    Décision est prise de décréter l'état d'urgence, annoncé vers minuit lors d'une déclaration télévisée où Hollande apparaît ébranlé. « C'est une horreur », lâche-t-il. Dans son bureau l'attendent les « 4 » qui, en janvier, l'ont déjà aidé à surmonter l'épreuve des attentats : Manuel Valls, Bernard Cazeneuve (Intérieur) sur lesquels la communication sera concentrée ; Christiane Taubira (Justice) et Jean-Yves Le Drian (Défense).

    « Même s'il a été touché, il n'a jamais perdu son sang-froid », assure Claude Bartolone, présent avec Hollande au Bataclan où il est venu jouer un classique de la communication de crise : la présence rassurante sur le terrain. Hollande se sait aussi sous l'Å?il du monde. A 4 heures du matin, Barack Obama appelle pour lui apporter son soutien... Suivront Angela Merkel, David Cameron, Mohammed VI, le roi du Maroc...

    L'action diplomatique est abordée lors du Conseil de défense qu'Hollande préside malgré une nuit presque sans sommeil. « Le pays est dans un état de choc », commence le chef de l'Etat. Devant les ténors du gouvernement et les patrons des services de sécurité, il arbitre les points plus chauds. Notamment la question du rétablissement des contrôles aux frontières : 61 points de contrôle sont décidés. Niveau maximum. « Jamais il n'a été question de suspendre les régionales ou la COP21 », assure un participant. Ce serait donner raison aux terroristes. Quelques minutes après, les « 4 » de nouveau réunis dans le bureau présidentiel, examinent les derniers éléments d'enquête. « C'est un acte de guerre commis par une armée terroriste », concluent-ils. Le président va reprendre la formule dans sa deuxième intervention télévisée.

    Manuel Valls et Bernard Cazeneuve insistent alors sur la nécessité de convoquer les parlementaires en Congrès à Versailles. « Face à cet événement sans précédent, le débat doit avoir lieu », lui glissent-ils. Notamment avec l'opposition. Nicolas Sarkozy est au bout du fil. « Pour cinq minutes, ça a été bref », indique l'entourage du chef de l'Etat. L'ancien président est attendu ce matin à l'Elysée comme tous les autres chefs de parti et de groupe parlementaire. Sur fond d'unité nationale, le mantra de François Hollande pour les prochains jours.

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