Menu
Libération
à chaud

Manuel Valls : «Nous sommes en guerre»

Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
Le Premier ministre était ce samedi l'invité du 20 heures de TF1. Il a prévenu : les menaces vont durer, les Français vont devoir s'habituer à vivre avec.
par Lilian Alemagna et Laure Bretton
publié le 14 novembre 2015 à 21h05

Il l'a dit neuf fois en moins de dix minutes. Manuel Valls n'avait samedi soir qu'un mot à la bouche – «guerre» – pour qualifier les attentats de Paris, qui ont fait 129 morts selon un bilan toujours provisoire. Après une intense présence médiatique de François Hollande, le Premier ministre a pris le relais, au 20 heures de TF1, pour afficher la détermination du gouvernement à «anéantir le terrorisme». «Ce que je veux dire aux Français, c'est que nous sommes en guerre. Oui nous sommes en guerre. Ce qui s'est passé était un acte de guerre organisé méthodiquement», a-t-il martelé, se justifiant d'avoir utilisé ce mot après les attentats de janvier, un registre de langage dramatique qui lui avait alors été reproché dans son camp.

«Le 13 janvier dernier […] j'avais déjà dit que nous étions en guerre», a-t-il rappelé samedi, légitimant aussi ses mises en gardes répétées sur la menace terroriste en France. «Nous avons toujours dit qu'il n'y avait pas de risque zéro, qu'il pouvait y avoir des attentats qui frapperaient plus durement la France», a souligné Manuel Valls. Au total, cette année, depuis les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher de Vincennes, cinq tentatives d'attentat «particulièrement graves, organisées et planifiées» ont été déjouées.

«Mesures exceptionnelles»

Se posant en rempart face à l'extrême droite, le chef du gouvernement joue la carte de la fermeté avec prolongement «sans doute» de l'état d'urgence, des moyens «exceptionnels» pour la lutte contre le terrorisme et un combat sur les valeurs républicaines. «Nous devons faire vivre les valeurs de la République, expulser les imams radicaux et déchoir de la nationalité française les personnes impliquées dans des réseaux terroristes islamistes. Il n'y aura pas un moment de répit pour ceux qui s'attaquent aux valeurs de la République», a-t-il promis. Dans l'après-midi, Marine Le Pen avait estimé que «la France et les Français [n'étaient] plus en sécurité», réclamant des mesures d'urgence. De son côté, Nicolas Sarkozy a demandé des «inflexions majeures pour que la sécurité des Français soit assurée».

«Parce que nous sommes en guerre nous prenons des mesures exceptionnelles. Nous frapperons en France mais aussi en Syrie en Irak et nous répondrons au même niveau que ces attaques avec la détermination et la volonté de détruire», a prévenu le Premier ministre. «Je comprends que nos compatriotes aient peur», a-t-il même répété à deux reprises. Mais pour autant, pas question d'annuler la conférence climat de fin novembre à Paris ou les élections régionales de décembre. Valls veut que les Français apprennent à vivre avec le terrorisme : «Les menaces vont durer : c'est une question de mois peut-être d'années. Les Français doivent être forts.»

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique