ATTENTATS DE PARIS - L'enquête se poursuit. Trois jours après les attaques revendiquées par le groupe Etat islamique qui ont fait au moins 129 morts à Paris et Saint-Denis, l'identification des membres des "trois équipes de terroristes", évoquées par la justice est toujours en cours. Parmi ces trois équipes, plusieurs jihadistes ont dores et déjà été identifiés.
Dimanche 15 novembre, "deux nouveaux terroristes (...) ont été formellement identifiés après relevé et comparaison de leurs empreintes papillaires", avait annoncé le parquet, sans préciser leur nom. Tous deux, résidant en Belgique, sont de nationalité française. L'un, âgé de 30 ans et nommé Bilal Hadfi, est l'auteur de l'un des attentats suicide près du Stade de France, le second, Brahim Abdeslam, s'est fait exploser boulevard Voltaire.est un assaillant qui s'est fait sauter près du Stade de France, et l'autre, âgé de 31 ans, s'est fait exploser boulevard Voltaire, sans faire de victimes.
Salah Abdeslam aurait échappé à la police
Ce dernier fait partie d'une fratrie sur laquelle se concentrent les enquêteurs: un de ses frères, Mohammed Abdeslam, a été placé en garde à vue en Belgique. Tout comme quatre autres suspects il a été relâché à Bruxelles ce lundi 16 novembre. Les services antiterroristes étaient sans nouvelle du troisième frère,Salah Abdeslam. La justice belge a émis un mandat d'arrêt international, et la police française a lancé dimanche soir un appel à témoin à l'encontre de cet "individu dangereux".
Selon les informations de France Info et de l'agence Associated Press, Salah Abdeslam, aurait échappé aux forces de l'ordre françaises. Il aurait été contrôlé samedi matin, le 14 novembre, à Cambrai, près de la frontière avec la Belgique et comme le rapporte Francetvinfo, "son véhicule a pu poursuivre sa route" avant d'être finalement intercepté "dans l'après-midi à Molenbeek", sans Salah Abdeslam. Ce dernier n'était pas connu des renseignements français, qui n'étaient pas alors sur sa piste et l'auraient donc laissé passer.
L'un des frères Abdeslam avait loué une Polo noire utilisée par les kamikazes et retrouvée garée devant le Bataclan, où s'est déroulée une prise d'otage sanglante menée par trois kamikazes, avec au moins 89 morts. Outre la Polo noire, une Seat noire utilisée par les assaillants a été retrouvée à Montreuil, en proche banlieue parisienne. A son bord, plusieurs fusils d'assaut kalachnikov et des chargeurs vides.
Dès samedi, un premier kamikaze, ayant attaqué le Bataclan, avait déjà été identifié. Il s'agit d'Omar Ismaïl Mostefaï, un homme âgé de 29 ans. Né à Courcouronnes (Essonne), il était fiché pour sa radicalisation islamiste, mais n'avait "jamais été impliqué" dans un dossier terroriste, selon le procureur de Paris François Molins. Il fréquentait la mosquée de Lucé, près de Chartres (Eure-et-Loir), selon une source proche de l'enquête. Dimanche, le président de cette mosquée a assuré qu'il ne le "connaissait pas". "Il s'est radicalisé à Chartres", où la police l'a "repéré" en 2010, a dit le maire de la ville Jean-Pierre Gorges, précisant que le jeune homme avait quitté la ville en 2012.
Les enquêteurs tentent de confirmer qu'il a bien séjourné en Syrie en 2014, selon des sources policières. Condamné à plusieurs reprises pour des délits de droit commun, mais jamais emprisonné, il a été identifié par ses empreintes, grâce à un doigt sectionné retrouvé au Bataclan, où se tenait un concert rock lors de l'irruption des jihadistes. Sept membres de son entourage familial, avec lesquels il ne semblait plus guère avoir de liens, ont été placés en garde à vue.
Brahim Abdeslam aurait côtoyé un jihadiste notoire
L'un des auteurs des attentats meurtriers de Paris avait dans le passé côtoyé un jihadiste belge notoire du groupe Etat islamique, considéré en Belgique comme le cerveau des attaques déjouées en janvier à Verviers (est), affirme le journal flamand De Standaard lundi.
"Les enquêteurs voient un lien avec Verviers" titre en une le journal flamand en référence à une cellule jihadiste qui s'apprêtait à s'attaquer à des policiers ou des commissariats, démantelée en janvier en Belgique quelques jours après les attentats contre Charlie Hebdo.
Selon De Standaard, les noms de Brahim Abdeslam, mort en actionnant une ceinture d'explosifs Boulevard Voltaire à Paris vendredi soir, et Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le commanditaire des attentats projetés par la cellule de Verviers, apparaissent dans plusieurs dossiers criminels de droit commun, pour des faits commis à Bruxelles en 2010 et 2011. Le parquet fédéral belge, sollicité par l'AFP, n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter cette information.
Deux nouveaux kamikazes identifiés
Deux nouveaux kamikazes ont par ailleurs été identifiés, dont un né en Syrie, a indiqué ce lundi 16 novembre le procureur de la République dans un communiqué. Un des deux kamikazes avait déjà été mis en examen dans un dossier terroriste. Né en 1987 à Paris, Samy Amimour s'est fait exploser au Bataclan. Il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international après la violation de son contrôle judiciaire en 2013.
Selon le procureur de la République, il existe par ailleurs une concordance entre les empreintes d'un des kamikazes du Stade de France, Ahmad Al Mohammad, né en 1990 à Idlib (Syrie) et celles relevées lors d'un contrôle en Grèce effectué en octobre. En revanche, l'authenticité du passeport syrien retrouvé au Bataclan n'est pas confirmée.
D'après les informations de France 2, l'un des kamikazes a bien emprunté la route des réfugiés pour se rendre en France. "Ses empreintes relevées après les attaques correspondent à celles enregistrées en Grèce, sur l'île de Leros. Le passeport retrouvé à côté du corps d'un des kamikazes ne porte pas le nom d'un assaillant, mais la photo lui correspond" précise la chaîne.
Un passeport syrien retrouvé
Les enquêteurs avaient trouvé, près du corps d'un des trois kamikazes du Stade de France, un passeport syrien, au nom d'Ahmad al Mohammad, 25 ans, un migrant enregistré en Grèce, selon Athènes. Les enquêteurs français se gardaient toutefois de tirer des conclusions, une source indiquant qu'il n'était pas établi que le titulaire du passeport figurait parmi les kamikazes. Une autre source évoquait l'hypothèse d'un faux passeport.