EXCLUSIF: Attou et Amri, les chauffeurs de Salah, auraient fabriqué les explosifs

Du nitrate d'ammonium a été trouvé chez les chauffeurs de Salah, Mohamed Amri et Hamza Attou. Ils pourraient être les artificiers recherchés.

Gilbert Dupont
EXCLUSIF: Attou et Amri, les chauffeurs de Salah, auraient fabriqué les explosifs
©DR

Selon nos informations, les deux suspects placés sous mandat d’arrêt lundi à Bruxelles par la juge Isabelle Panou s’appellent Hamza Attou et Mohamed Amri. Ce sont eux qui, la nuit des attentats de Paris, ont quitté Molenbeek pour se rendre à Paris où Salah Abdeslam les attendait, pour le ramener à Bruxelles.

Alors que Attou et Amri sont en aveux sur le fait d’avoir eu ce “simple rôle (logistique) de taxi”, rien de plus. Ils n’étaient pas à Paris au moment des tueries. Ils affirment n’avoir participé à aucune des sept attaques dans les Xe et XIe Arrondissements et au Stade de France.

Oui mais voilà. On apprenait en soirée que les perquisitions chez Amri et chez Attou avaient permis aux enquêteurs de trouver du nitrate d’ammonium à leur domicile. Ce produit est connu comme un engrais entrant dans la fabrication d’engins explosifs. Il s’agit dès lors d’une évolution capitale dans l’enquête puisqu’ils pourraient dès lors être les fabricants des explosifs recherché par les forces de l’ordre.

Lorsque les enquêteurs ont demandé à quoi leur servait le nitrate d’ammonium, leur réponse: de l’engrais pour leur jardin.

En outre, on a retrouvé au domicile d’Attou des munitions de calibre 5.56 mais surtout de 7.62 qui est utilisé pour les kalashnikov.

Autre élément communiqué par les deux suspects, ils ignoraient que Salah Abdeslam avaient pris part aux attentats. “On ne savait pas.” Ils précisent d’ailleurs avoir reçu l’appel de Salah plusieurs heures après les attentats au Stade de France et au Bataclan. Salah Abdeslam ne les aurait appelés que vers 2 h du matin.

Le lieu de rendez-vous était à Barbès. Et c’est bien là que les deux Molenbeekois ont récupéré Salah Abdeslam, vers 5 h du matin.

Attou et Amri se sont rendus à Paris à bord d’une VW Golf. C’est Mohamed Amri qui conduisait. Lors du retour, leur véhicule a été contrôlé par la police à trois reprises, notamment à hauteur de Cambrai. La police ne connaissait pas à ce moment le signalement d’Abdeslam. Le trio est arrivé sans encombre à Molenbeek. Il faisait jour.

Interrogés sur l’endroit où ils ont déposé Salah Abdeslam, ils se contredisent. La VW Golf n’était pas louée. Le véhicule appartient à Attou. Les deux déclarent n’avoir pas vu d’armes : ou bien Abdeslam s’en est débarrassé à Paris… où alors Attou et Amri mentent.

Les deux sont défendus par les avocats Carine Couquelet, Sophie De Waegeneer et Xavier Carette, qui ne font aucun commentaire. Ils sont inculpés de… 129 assassinats terroristes et participation aux activités d’une organisation terroriste.

Interrogés sur ce qu’a déclaré Salah Abdeslam sur le chemin du retour, Attou et Amri disent : “On n’a pas beaucoup parlé.” Et quant à l’état de Abdeslam, ils répondent : “Il était un peu stressé.” Hamza Attou, 21 ans, de Molenbeek, n’a aucun antécédent judiciaire.

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