Comment lutter contre le terrorisme avec les armes de la démocratie?

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Avec
  • François Saint-Bonnet Professeur de droit à l’Université Paris 2, spécialiste des questions de liberté et de sécurité. Auteur notamment de « A l'épreuve du terrorisme : les pouvoirs de l'Etat », ed. Gallimard.
  • Olivier Cahn Professeur de droit pénal à l'université de Cergy, et spécialiste de la politique de maintien de l'ordre, membre du CESDIP

François Hollande a dévoilé un nouvel arsenal sécuritaire avec une réforme de la Constitution permettant notamment de prolonger de trois mois l'état d'urgence et de retirer la nationalité... Certains voient là une indispensable fermeté, tandis que d'autres évoquent un Patriot Act à la Francaise, la mise en place d'un régime dérogatoire aux droits fondamentaux sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Comment lutter contre le terrorisme avec les armes de la démocratie?

Aubervilliers
Aubervilliers
- Denis Bocquet

Doit-on renoncer à certaines libertés, les réduire, pour assurer notre sécurité? Ou bien la question se pose-t-elle en ce moment dans de mauvais termes, la modification de la constitution et du droit public, n'étant pas efficaces? L'idée d'un risque zéro est-elle un "mythe" qu'il ne faut pas viser? Peut-on penser un état d'urgence durable, normalisé? Comment repenser un droit nouveau adapté aux nouvelles formes d'illégalités mises en oeuvre par Daech, mais qui soit durable et non exceptionnel, c'est-à-dire qui ne légalise pas le non-droit? Peut-on créer un nouveau droit qui s'applique à un objet juridique très difficile à définir? Toutes ces questions très complexes, qui mêlent des enjeux de court et de long terme, semblent aujourd'hui urgentes à poser : les professeurs de droit Olivier Cahn et François Saint-Bonnet tentent d'y répondre.

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Olivier Cahn : "On ne pourra anéantir des gens déterminés et prêts à mourir uniquement par la force de la loi et de l'exception."

**François Saint-Bonnet ** : "Il ne faut pas rentrer, par la prolongation, dans la normalisation de l'état d'urgence. (...) Il faut éviter de légiférer dans l'urgence sur l'urgence."

Olivier Cahn : "On voudrait créer une catégorie spécifique dérogatoire au droit pénal ordinaire qui s'appliquerait à un objet juridique qu'on est incapable de définir! Et on trouvera toujours une autre forme de nature singulière de délinquants à laquelle on pourra appliquer ça. En fonction des périodes, ce "droit de l'ennemi" a concerné le pédophile, l'anarchiste, le terroriste..."

Ecoutez ici la première partie de l'émission avec le musicin Bachar Mar Khalifé.

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