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L'impact des attentats sur l'activité économique reste encore difficile à estimer

Le tourisme et le transport aérien pourraient être les secteurs les plus touchés.

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Par Guillaume de Calignon

Publié le 19 nov. 2015 à 01:01

Quel sera l'impact des attentats commis à Paris sur l'activité économique en France ? La question est incontournable. Il est pourtant difficile d'y répondre. Pour preuve, si Peter Praet, le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré en début de semaine que les risques d'un ralentissement « se sont accrus à la lumière des événements de ce week-end », Yves Mersch, membre de l'institution, a, lui, tenu un tout autre discours mardi, expliquant « n'avoir aucune indication d'un pessimisme économique quelconque suite aux attaques à Paris ». Il a même mis en garde ceux qui tireraient des « conclusions hâtives » sur l'impact économique des attentats.

« Quand on regarde ce qui s'est passé après les attentats de Madrid en 2004 ou de Londres en 2005, l'impact économique apparaît limité », estime un économiste, qui travaille dans une banque française. Toutefois, prévient-il, « la possibilité d'attentats répétés pourrait, elle, avoir un coût plus important », les consommateurs réduisant leurs achats. Tout va donc dépendre de l'état d'esprit des Français au cours des prochaines semaines, car, au-delà des pertes humaines, l'impact du terrorisme est d'abord psychologique sur la population.

Plus pessimistes, les économistes de Barclays considéraient, eux, dans une note publiée mardi que « les attaques sur les civils pourraient avoir un impact important sur la confiance des ménages, alors que la consommation est le principal moteur de la reprise. [...] Le PIB du quatrième trimestre s'en trouvera affecté ».

Beaucoup d'annulations

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Le secteur du tourisme est évidemment celui qui risque de payer le plus lourd tribut. « Il ne faudrait pas que ces attentats pèsent trop sur ce secteur. Il y a déjà eu pas mal d'annulations de séjours hôteliers en Ile-de-France, notamment de la part de touristes américains et japonais », a d'ailleurs prévenu Pierre Gattaz, le président du Medef, mardi.

Le transport aérien, même s'il n'y a pas eu d'attentat dans un avion, pourrait aussi être touché. Entre août 2001 et octobre 2001, le nombre de miles parcourus en avion aux Etats-Unis avait chuté de 32 %. Entre-temps, les tours jumelles s'étaient écroulées, visées par Al Qaida. Enfin, le spectacle vivant pourrait pâtir du terrorisme : la chanteuse Sh'ym a joué devant un public clairsemé mardi à l'AccorHotelsArena à Paris. Mais rien ne dit que cette déprime va durer.

Dans une étude publiée en 2011, les prix Nobel américains Gary Becker et Yona Rubinstein ont regardé l'effet qu'ont eu en Israël les attentats lors de la deuxième Intifada, au début des années 2000. Les réactions varient bien sûr en fonction des individus. Mais les auteurs concluent que la fréquentation des bars et l'utilisation des bus - deux endroits alors particulièrement visés par les terroristes - n'a pas baissé à moyen terme pour les gens qui avaient l'habitude de se rendre au café ou de se déplacer en transports en commun. Seules les personnes qui ne fréquentaient pas ces endroits assidûment les évitèrent après les attentats.

Guillaume de Calignon

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