
ATTENTATS - Un assaut spectaculaire. Les policiers ont "neutralisé" mercredi 18 novembre, dans un appartement de Saint-Denis, une équipe de jihadistes qui s'apprêtait à "passer à l'acte", selon le procureur de la République de Paris. L'opération a permis d'interpeller huit suspects et fait "au moins deux morts", dont l'identité n'a pu être confirmée dans l'immédiat par les autorités.
Si la présence parmi les jihadistes tués d'Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 novembre, était la principale interrogation (sa mort dans l'assaut a finalement été annoncée ce jeudi 19 novembre par le procureur), une autre question restait en suspens: qui est la femme kamikaze qui s'est fait exploser en faisant détonner son gilet, une première en France qui pourrait augurer un changement de stratégie du groupe Etat islamique?
"Obsédée par le jihad"
L'identité de cette femme kamikaze n'a pas encore été confirmée par les autorités, mais plusieurs médias relaient le même nom: Hasna Aitboulahcen. Âgée de 26 ans, cette dernière serait la cousine germaine d'Abdelhamid Abaaoud. Selon i-Télé, elle "faisait l'objet d'écoutes administratives et judiciaires qui ont permis aux enquêteurs de remonter sa trace", menant à l'assaut de Saint-Denis.
Une perquisition a été conduite ce jeudi 19 novembre à Aulnay-sous-Bois dans l'appartement de la mère de la jeune femme. Une source proche de l'enquête a expliqué qu'une perquisition était en cours rue Edgar-Degas au domicile de cette kamikaze présumée, qui était revenue vivre sous son toit il y a six mois.
Née à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), Hasna Aitboulahcen est une Française d’origine marocaine qui a dirigé Beko Construction, une entreprise de BTP aujourd’hui en liquidation judiciaire, basée à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Décrite comme "une jeune femme obsédée par le jihad", elle aurait tenté de se rendre en Syrie ou en Irak, mais sans jamais y parvenir, selon BFMTV.
D'après les informations d'Europe 1, Hasna Aitboulahcen avait des attaches à Creutzwald, en Moselle, où vivait son père qui a encore un appartement dans la commune. Elle s'y rendait régulièrement. "Les forces de l’ordre ont massivement fouillé mercredi soir cette commune de 13.000 habitants, pour tenter d’en apprendre plus sur elle", selon la radio, qui donne quelques éléments sur sa personnalité.
Selon les témoignages des riverains, Hasna Aitboulahcen était "un peu paumée", "extravertie", "buvait de l’alcool" et se faisait appeler "la femme cow-boy" à cause du grand chapeau qu'elle avait l'habitude de porter. Mais elle n'avait pas été vue dans la région depuis cinq ans. Elle avait "disparu des radars" depuis 2013 mais se serait fait remarquer en "menaçant l'Etat français" à plusieurs reprises.
"C'est un lavage de cerveau", a déclaré à l'AFP la mère de la présumée kamikaze à propos du processus de radicalisation de sa fille, s'exprimant jeudi en fin de matinée. Selon son frère, qui a souhaité garder l'anonymat, la jeune femme s'était brutalement radicalisée il y a environ six mois, en portant le niqab. "Elle était instable, elle s'était fabriqué sa propre bulle, elle ne cherchait aucunement à étudier sa religion, je ne l'ai jamais vue ouvrir un Coran", a-t-il indiqué à l'AFP.
Le quotidien belge La Dernière Heure, qui cite une "source officielle marocaine" précisant que Hasna Aitboulahcen est la cousine maternelle d'Abdelhamid Abaaoud, a diffusé mercredi 18 novembre une photo qui pourrait être celle de la kamikaze. Le cliché proviendrait du compte Facebook de Hasna Aitboulahcen, sur lequel elle aurait exprimé son désir de partir en Syrie et son admiration pour Hayat Boumeddiene, compagne du preneur d'otage de l'Hypercacher, Amédy Coulibaly.
Qui est Hasna Aitboulahcen, la femme kamikaze...par ITELE