Lyon: un hommage aux victimes remplace la Fête des Lumières

La Fête des Lumières attire tous les ans plus de trois millions de curieux dans la ville de Lyon. L'édition de cette année, qui devait se dérouler du 5 au 8 décembre, n'aura pas lieu pour «des raisons de sécurité». Cette précaution fait suite à l'état d'urgence décrété par le président de la République et au niveau élevé de risques d'attaques terroristes.

Celle-ci sera remplacée par un hommage d'une journée - le 8 décembre - aux victimes des attentats qui ont eu lieu le 13 novembre dernier à Paris et à Saint-Denis.

Lors d'une conférence de presse organisée aujourd'hui, le maire de la ville, Gérard Collomb, a expliqué vouloir éviter les dangers et témoigner sa solidarité vis-à-vis des victimes des attentats parisiens. «Nous allons donc transformer la Fête des Lumières en un hommage aux victimes des attentats de Paris.» écrit le maire de la ville sur son compte Twitter. Avant d'ajouter: «Pour moi, ne pas faire courir de risques aux Lyonnais n'est pas donner raison aux terroristes». La fête des lumières 2015 sera donc reportée à l'identique à l'année prochaine.

Le syndicat de police Alliance s'était exprimé la veille pour demander l'annulation de l'événement, invoquant le manque d'effectifs pour sécuriser la région: «faisant valoir que le dispositif de sécurité prévu autour de la conférence sur le climat à Paris allait mobiliser l'essentiel des effectifs disponibles»

Décision de la sagesse

«Nous avons conscience que cette décision est douloureuse (...) mais elle est celle de la sagesse», a assuré M. Collomb, pour qui le coût économique pour l'industrie touristique est «difficile à évaluer».

Durant cette fête d'origine catholique, qui depuis 1999 se tient sur quatre jours, les visiteurs, dont de très nombreux touristes venus de Suisse ou d'Italie notamment, déambulent dans le centre-ville au fil des scénographies projetées à intervalles réguliers sur les bâtiments ou les places.

Pour les voir ou attendre simplement leur tour, les spectacteurs piétinent beaucoup: l'an dernier, la mairie avait dénombré sur toute la durée de la fête 700.000 spectateurs sur la place Saint-Jean dans le Vieux-Lyon, autant sur la place Bellecour et 800.000 aux Terreaux devant l'Hôtel de Ville. Autant de cibles potentielles aux yeux des autorités. De son côté, le préfet a souligné qu'avec le «concours de forces mobiles complémentaires» et des moyens de sécurisation supérieurs» aux années précédentes, la sécurité de la fête serait assurée.

A Paris, le marché de Noël des Champs-Elysées, inauguré quelques heures avant les attentats puis annulé, a finalement rouvert mercredi après-midi, tout comme la grande roue de la place de la Concorde. A Strasbourg, la décision de maintenir ou non le marché de Noël, où deux millions de visiteurs sont attendus à partir du 27 novembre, doit être prise «d'ici la fin de semaine».