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Le buzz des Etats-Unis : la chambre des représentants suspend l’accueil des réfugiés syriens et irakiens

La mesure a été votée par 289 voix contre 137. Mais il n’est pas certain que le Sénat suive.

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La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté jeudi une mesure pour suspendre l’accueil de réfugiés syriens et irakiens

Par Lucie Robequain

Publié le 20 nov. 2015 à 06:59

C’est la réaction que tout le monde craignait, suite aux attentats de Paris : la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté jeudi une mesure pour suspendre l’accueil de réfugiés syriens et irakiens. Le texte a été adopté avec l’appui de la majorité républicaine et d’une quarantaine de démocrates, par 289 voix contre 137. Il n’est toutefois pas certains que le Sénat suive. Et dans l’hypothèse où elle le ferait, Barack Obama a déjà annoncé qu’il exercerait son veto. « La notion qu’on puisse abandonner d’un coup les gens qui ont fui leurs maisons en quête de sécurité est répréhensible, irresponsable et complètement contraire aux valeurs américaines », a déclaré le président de l’ONG Oxfam America, Ray Offenheiser. « Faire peur avec les réfugiés, c’est exactement ce que cherchent à faire des organisations comme l’EI », a dit Iain Levine, chez Human Rights Watch.

La réaction très rapide au Congrès illustre la soudaine vague de rejet des réfugiés syriens qui a gagné tout le pays après les attentats, en pleine campagne des primaires présidentielles. La proposition de loi républicaine veut obliger le directeur du FBI, le secrétaire à la Sécurité intérieure et le directeur du Renseignement national à certifier personnellement que chaque réfugié ne pose pas de menace sécuritaire, de nouveaux obstacles qualifiés de dilatoires et d’impraticables par la Maison Blanche. La pause pourrait durer des années, se sont alarmés des démocrates. L’administration défend fermement sa procédure de sélection des réfugiés, qualifiée de plus rigoureuse que pour n’importe quel autre type de voyageur. Seulement un peu plus de 2.000 réfugiés syriens ont été acceptés à ce jour depuis le début de la guerre civile en 2011.

Les touristes français également dans le collimateur

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Le sénateur républicain Rand Paul, candidat aux primaires présidentielles de son parti, a appelé mercredi à une suspension du programme d’exemption de visas pour les touristes de certains pays, en particulier français, dans la foulée des attentats de Paris. « Ce qui m’inquiète, c’est que des citoyens français qui nourrissent une grande hostilité envers la civilisation, votre gouvernement et la paix, puissent nourrir la même hostilité envers nous et monter dans un avion pour venir ici », a dit Rand Paul mercredi à l’AFP. Il a déposé lundi une proposition de loi qui imposerait une période d’attente de 30 jours pour tous les voyageurs à destination des Etats-Unis, afin que les autorités américaines mènent des vérifications d’antécédents. Son entourage n’a pas précisé à partir de quand la période d’attente commencerait. L’attention a surtout porté sur les réfugiés en provenance de Syrie. Mais les ressortissants de 38 pays, dont 23 dans l’Union européenne, qui n’ont aujourd’hui pas besoin de visa pour des séjours touristiques aux États-Unis seraient bien concernés par sa réforme. Si ces touristes ou voyageurs d’affaires se rendent souvent aux Etats-Unis, Rand Paul explique qu’ils pourraient déposer un dossier pour intégrer le programme de voyageurs fréquents « Global Entry », aujourd’hui réservé aux citoyens américains, aux résidents permanents (cartes vertes) et aux ressortissants de quelques pays, dont le Canada, le Mexique et les Pays-Bas.

La Chambre des représentants s’attaque à la Réserve fédérale

La Chambre des représentants américaine, à majorité républicaine, a adopté jeudi un projet de réforme de la Réserve fédérale (Fed) très critiqué par sa présidente Janet Yellen. Le texte qui vise à rendre les décisions de la banque centrale plus transparente, a été adopté avec 241 voix pour et 185 contre, et doit être soumis au Sénat qui peut choisir de l’adopter, l’amender ou ne pas donner suite. La présidente de la Fed, Janet Yellen, s’est vivement alarmée récemment de ce projet de loi qui, selon elle, « empêcherait sérieusement la Fed d’exercer son mandat qui est de promouvoir l’emploi maximum et la stabilité des prix » et « porterait atteinte à l’indépendance » de la banque centrale. La Maison Blanche a pour sa part affirmé dès mardi qu’elle recommandait un veto face à une telle loi en raison des « contraintes » qu’elle poserait pour la Fed, qui est « une entité indépendante conçue pour être libre de toute pression politique ». Le nouveau président de la Chambre des représentants, le républicain Paul Ryan, s’est quant à lui félicité de l’adoption du texte baptisé FORM Act (Fed Oversight Reform and Modernization Act). « Cette loi demanderait à la Réserve fédérale d’expliquer publiquement sa politique monétaire, et particulièrement comment elle fixe les taux d’intérêt et la masse monétaire du pays », affirme le communiqué du « speaker » de la Chambre. « Si la Fed expliquait au public comment elle prend ses décisions, le peuple américain aurait davantage confiance en celles-ci », a-t-il affirmé.

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