Abdelhamid Abaaoud est suspecté d'être le commanditaire des attentats de Paris. Capture écran.

Abdelhamid Abaaoud est suspecté d'être le commanditaire des attentats de Paris.

France télévisions

L'ombre d'Abdelhamid Abaaoud planait sur de nombreux dossiers. Au lendemain de la mort du belgo-marocain tué dans l'assaut à Saint-Denis, Bernard Cazeneuve a révélé que l'instigateur présumé des attentats du 13 novembre pourrait avoir été impliqué dans quatre des six projets d'attentats, évités ou déjoués par le renseignement français, depuis le printemps 2015. Pour les deux derniers, aucun lien n'a été établi.

Publicité

>> Lire aussi: après la mort d'Abaaoud, les nouveaux mystères de l'enquête

L'attentat déjoué de Villejuif

Le 19 avril dernier, Sid Ahmed Ghlam, repéré pour sa radicalisation, est arrêté après avoir lui-même appelé le Samu pour une blessure par balle. L'arrestation fortuite de ce jeune étudiant algérien a sans doute permis d'éviter un carnage: le jeune homme est en effet soupçonné d'avoir voulu s'en prendre à une église de Villejuif, dans le Val-de-Marne. Lors des perquisitions, des kalachnikovs sont retrouvées dans sa chambre; des échanges informatiques sont également interceptés, révélant des instructions d'un commanditaire probablement en zone irako-syrienne -zone où était supposé être Abdelhamid Abaaoud- l'enjoignant à trouver "une bonne église avec du monde". Le projet d'attentat avorté fera une victime: Aurélie Châtelain. Une professeure de sport, tuée dans sa voiture.

Pour Bernard Cazeneuve, la responsabilité d'Abaaoud dans ce dossier est "établie" mais sa nature reste, pour l'heure, à déterminer.

>> Lire aussi: ce que l'on sait du projet d'attentat déjoué à Villejuif

La menace sur une salle de spectacle

Lors de sa conférence de presse, Bernard Cazeneuve a évoqué l'interpellation, en août, d'un candidat au djihad qui a confirmé avoir été "formé et missionné" par Adbelhamid Abaaoud pour perpétrer "une action violente en France ou dans un autre pays européen". Il s'agirait d'un prénommé Reda, un homme arrêté le 11 août dernier par la DGSI, soupçonné d'avoir voulu perpétrer un attentat dans une salle de spectacle en France.

L'homme, mis en examen puis écroué, avait séjourné en mai en Syrie, à Raqqa, fief du groupe terroriste État islamique. Il y aurait reçu pour instruction de commettre un attentat pour faire un maximum de victimes, rapportait à l'époque Le Monde. Lors de sa garde à vue, l'homme a reconnu son projet et aurait expliqué avoir été pris en charge par un commanditaire, après avoir été blessé à l'entraînement.

L'attaque du Thalys

Le 21 août, Ayoub El-Khazzani, Marocain de 25 ans, tente d'ouvrir le feu avec une arme de guerre dans le train Thalys 9364 reliant Amsterdam à Paris. Il monte en gare de Bruxelles, après avoir consulté une vidéo de chant djihadiste. Après une bagarre avec un passager, qui tente de le désarmer, il entre dans la voiture 12 et tire avant d'être rapidement stoppé par Spencer Stone et Alek Skarlatos, deux passagers américains. Deux personnes seront blessées.

"Les investigations [...] se poursuivent pour évaluer son éventuelle implication [celle d'Abaaoud, NDLR]", a expliqué Bernard Cazeneuve. "Un lien indirect est avéré entre Abaaoud et El-Khazzani", complète une source proche du dossier au Parisien.

>> Lire aussi: Attaque du Thalys: le film des événements, minute par minute

L'homme au faux passeport suédois

Enfin, Bernard Cazeneuve a évoqué l'interpellation d'un djihadiste, en juillet 2015, à Istanbul, alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour Prague avec un faux passeport suédois. Selon le ministre de l'Intérieur, qui n'a pas livré plus de détails, ce dernier était chargé "de commettre un acte terroriste". Là encore, il évoque un lien potentiel avec Abaaoud.

Publicité