Faute de moyens, le GIGN attend toujours trois autres véhicules Sherpa Light « échelle »

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Le 9 janvier dernier, à Dammartin-en-Goële, et alors que les frères Kouachi, auteurs de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, étaient retranchés dans une imprimerie, les militaires du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) ont utilisé un Sherpa Light doté d’une échelle, un nouveau « véhicule d’assaut plate-forme » qu’ils contribuèrent à réaliser avec Renault Trucks Defense afin de pouvoir, le cas échéant, monter à bord d’un Airbus A380 où des otages seraient retenus par un commando terroriste.

En réalité, le Sherpa « Échelle » utilisé lors de l’assaut donné à Dammartin-en-Goële était un prototype. Et il s’agit du seul véhicule de ce type en dotation au GIGN, qui voudrait en disposer au moins 4 exemplaires. Sauf que, pour des raisons budgétaires, une telle acquisition n’est pas possible en l’état.

« Le constructeur n’a pas proposé de prix particulièrement attractif à la Gendarmerie nationale, au-delà du premier véhicule qui était en réalité un prototype qui n’aurait pas vu le jour sans les apports du GIGN », a ainsi expliqué un rapport palementaire rédigé dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2016.

Le point de vue de Renault Trucks Defense, qui a pourtant bénéficié gracieusement de l’expertise du GIGN, peut sans doute se comprendre (à défaut de se défendre) : produire une petite série d’engins est en effet coûteux. Au plus aurait-il pu renoncer à sa marge (et encore, le rapport en question ne dit pas s’il l’a proposé). Donc, pour faire baisser les prix, la seule solution est de livrer une quantité plus importante de ce type de véhicule d’assaut plate-forme.

Or, l’assaut de janvier a mis le Sherpa « Échelle » sous le feu des projecteurs. Du coup, plusieurs pays ont fait part de leur intérêt. Le Qatar en a déjà commandé. Mais aussi d’autres pays du Moyen Orient et d’Amérique du Sud que RTD ne souhaite pas citer.

« Les événements de janvier devraient permettre la poursuite de l’équipement du GIGN avec des véhicules supplémentaires et la concrétisation de quelques prospects à l’export », expliquait ainsi, en mai dernier, un porte-parole de RTD, dans les colonnes du Parisien. En clair, plus le Sherpa « Échelle » sera vendu, plus il sera abordable pour l’unité d’élite de la Gendarmerie.

Cependant, cette affaire a donné lieu à une prise de conscience chez les gendarmes. Ainsi, selon le rapport parlementaire, par ailleurs signalé par BFM Business, le général Favier, le directeur général de la Gendarmerie nationale, a mis en place une « cellule de gestion des projets chargée d’effectuer les éventuels dépôts de marques auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) afin de sécuriser les droits de la Gendarmerie nationale et de l’inventeur, lors de la conclusion des prochains partenariats ».

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