Attentats : Salah Abdeslam aurait eu un contact mardi avec un ami sur Skype

Photo diffusée le 15 novembre 2015 par la police nationale d'un "appel à témoin" concernant Abdelslam Salah, un suspect dans l'enquête sur les attentats de Paris
Photo diffusée le 15 novembre 2015 par la police nationale d'un "appel à témoin" concernant Abdelslam Salah, un suspect dans l'enquête sur les attentats de Paris (AFP/-)

    Où se cache Salah Abdeslam ? Quel a été son véritable rôle dans les attentats de Paris ? Seule certitude, son nom est très vite apparu dans l'organigramme des expéditions meurtrières : Français né à Bruxelles et vivant en Belgique, il a loué la Polo du commando du Bataclan. Et sa carte bancaire a servi à régler deux chambres d'un appart-hôtel à Alfortville, près de Paris, où ont logé des assaillants avant les attaques. Le reste demeure un mystère.

    Piste sérieuse ou écran de fumée, ce dernier aurait cherché à minimiser son implication auprès d'un proche sur Skype, révèle la chaîne américaine ABC News. Le fugitif aurait contacté ce proche, dont l'identité, n'a pas été révélée, pour qu'il l'aide à rejoindre la Syrie.

    Le fuyard, dont ses amis disent qu'il se trouverait à Bruxelles, tenterait, selon ce témoignage, de rejoindre Daech pour échapper aux polices européennes à ses trousses après qu'un mandat d'arrêt international a été lancé à son encontre. Toujours sur Skype, Abdeslam aurait demandé à son ami qu'il s'excuse pour lui auprès de sa famille et de son frère. Il aurait enfin expliqué avoir peur de représentants européens de l'EI qui lui reprocheraient de ne pas s'être fait exploser comme les autres kamikazes.

    Quelques incohérences ressortent toutefois de ce témoignage rapporté par ABC. Notamment dans le rapport de ce dernier avec Daech. S'il craint des représailles de l'EI, pour qu'elle raison chercherait-il en effet à rejoindre la Syrie ?

    D'autres questions se posent. Outre ce rôle de logisticien, établi par l'enquête, Salah a-t-il pris les armes ? Les enquêteurs ont d'abord pensé qu'il avait pu faire partie du commando qui a tiré en rafales, depuis une autre voiture noire, une Seat, contre des clients attablés en terrasse au coeur de Paris. Son frère aîné, Brahim Abdeslam, 31 ans, a pris part à ces attaques avant de se faire exploser dans un restaurant du boulevard Voltaire. Mais Salah était-il plutôt chargé d'une attaque dans le XVIIIe arrondissement mentionnée dans la revendication des attentats par le groupe jihadiste Etat islamique, mais qui n'a jamais eu lieu ?

    Des papiers d'identité à son nom ont été présentés le 14 novembre, le lendemain des attentats aux gendarmes français lors d'un «simple» contrôle routier matinal à Cambrai sur la route de la Belgique. Mais ce n'est que plus tard que les gendarmes apprendront qu'il est recherché et les opérations policières menées à Molenbeek, fief des frères Abdeslam qui y tenaient un bar, n'ont rien donné.

    A en croire ses deux complices présumés, Mohammed Amri et Hamza Attou, qui se trouvaient dans la voiture repérée à Cambrai, et arrêtés depuis en Belgique, Salah les aurait  appelés à la rescousse après les attentats et ils se seraient chargés de l'exfiltrer.

    «Salah était extrêmement énervé et peut-être (...) prêt à se faire sauter», selon l'avocate d'Attou. «Etait-il de la partie, était-il un support logistique, devait-il se faire exploser (...), n'a-t-il pas eu le courage de le faire? On ne sait pas.»

    Seule certitude, c'est l'unique terroriste présumé en fuite qui a été formellement identifié. Et l'étau semble chaque jour se resserrer davantage autour de lui..