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10 réfugiés canadiens au parcours exceptionnel (PHOTOS)

10 réfugiés canadiens au parcours exceptionnel (PHOTOS)

Le Canada a accueilli des milliers de réfugiés à travers les années et bientôt 25 000 nouveaux réfugiés syriens. Voici de courts portraits de 10 d'entre eux.

LE MINISTÈRE DE MARYAM MONSEF

La nouvelle ministre canadienne des Institutions démocratiques est née en Afghanistan en 1985. Son père meurt lorsqu'elle et ses deux soeurs sont toutes jeunes.

Sa mère accumule de petits emplois pendant un temps, puis trouve refuge en Iran avant de s'installer au Canada. Maryam Monsef a 11 ans lorsqu'elle arrive au pays.

« Mon histoire canadienne a commencé il y a 20 ans lorsque ma mère, mes deux soeurs et moi sommes arrivées à Peterborough comme réfugiées [...] et mon désir de servir cette communauté a réellement commencé à ce moment-là. »

— Maryam Monsef, octobre 2015

Organisatrice communautaire, elle a terminé deuxième lors de l'élection à la mairie de Peterborough, en Ontario, l'automne dernier. Depuis plusieurs années, elle est très impliquée dans l'aide aux immigrants et aux réfugiés.

LA VOIX DE CORNEILLE

Auteur-compositeur-interprète, Cornelius Nyungura, de son vrai nom, est né en 1977 à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. Ces parents s'y étaient installés pour étudier. En 1984, la famille retourne vivre à Kigali, au Rwanda.

Dix ans plus tard, ses parents et ses frères et soeurs sont tués pendant le génocide. Il survit en se cachant derrière un sofa, puis en marchant jusqu'au Zaïre, devenu depuis la République démocratique du Congo. Il trouve ensuite refuge chez une tante en Allemagne.

En 1997, il s'envole pour le Canada pour poursuivre ses études en communication à l'Université Concordia, à Montréal. Cinq ans plus tard, il lance son premier album, Quand on vient de loin, qui lui apporte le succès au Québec, comme ailleurs dans la francophonie.

« J'espère qu'un jour, par ma notoriété et mon discours neutre, je vais rallier les gens. Tous les Hutus n'ont pas tué, tous les Tutsis n'ont pas tué. C'est ce qu'il faut retenir. »

— Corneille, avril 2006

LA FILLETTE AU NAPALM, KIM PHUC PHAN THI

À neuf ans, Kim Phuc Phan Thi est gravement brûlée au napalm lors de la guerre du Vietnam. Le photographe américain Nick Ut immortalise ce moment où elle fuit, nue, les bombes le 8 juin 1972.

Cette image qui a fait la une des médias du monde entier a permis d'illustrer et témoigner de la souffrance vécue par la population civile lors de cette guerre. Kim Phuc Phan Thi est hospitalisée pendant plusieurs mois et subit de multiples chirurgies.

« Pour me libérer entièrement, je devais apprendre à pardonner. Cela aura été la tâche la plus difficile de toute ma vie, mais j'y suis parvenue. »

— Kim Phuc Phan Thi, juin 2012

Traquée par les autorités vietnamiennes et utilisée comme outil de propagande, Kim Phuc Phan Thi demande finalement l'asile au Canada en 1994. Elle vit maintenant en banlieue de Toronto avec son mari et ses enfants. Elle s'occupe de la fondation qui porte son nom, dont la mission est d'aider les enfants qui sont victimes de la guerre.

LES MOTS DE DANY LAFERRIÈRE

Lorsqu'il a quatre ans, son père, ancien maire de Port-au-Prince, quitte Haïti. Sa mère envoie le jeune Dany à Petit-Goâve avec sa grand-mère Da pour éviter qu'il ne subisse des représailles du régime Duvalier. À 11 ans, il retourne à Port-au-Prince pour ses études secondaires. Il devient ensuite chroniqueur culturel à l'écrit et à la radio.

À 23 ans, il quitte pour Montréal après l'assassinat de son ami journaliste Gasner Raymond, craignant de subir le même sort. Au Québec, il travaille notamment dans des usines avant d'écrire son premier roman, Comment faire l'amour avec un Nègre sans se fatiguer, qui sera traduit dans plusieurs langues.

Tout en continuant à écrire, il est aussi chroniqueur à la télévision et la radio. En mai dernier, Dany Laferrière est devenu officiellement membre de l'Académie française.

« C'est un étrange animal que celui qui vit loin de sa terre natale. Ces écrivains de l'exil ont donné un nouveau sens au mot voyage. Je persiste à croire que la bibliothèque est le vrai pays de l'écrivain. »

— Dany Laferrière, mai 2015

LES VIES DE MICHAËLLE JEAN

La famille Jean fuit aussi Haïti au moment où le régime Duvalier est en place. En 1968, alors qu'elle a 11 ans, Michaëlle s'installe avec sa famille à Thetford Mines, au Québec.

Après des études en langues et littérature, elle commence une carrière de journaliste et animatrice à Radio-Canada, en 1988, puis à CBC. En 2005, le premier ministre Paul Martin la nomme gouverneure générale. Son mandat n'est pas renouvelé par le gouvernement Harper.

« Quand on est une femme d'action comme moi, ce que l'on souhaite, c'est de toujours porter son énergie là où on peut contribuer à faire une différence. »

— Michaëlle Jean, avril 2010

Par la suite, Michaëlle Jean se tourne vers la diplomatie en devenant envoyée spéciale de l'UNESCO pour Haïti. Depuis le début de l'année, elle est maintenant secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie.

LES MÉTIERS DE KIM THUY

Née à Saïgon en 1968, elle quitte le Vietnam avec ses parents et ses deux frères à bord d'un bateau de boat people lorsqu'elle a 10 ans pour fuir le régime communiste. La famille Thuy se retrouve dans un camp de réfugiés en Malaisie avant de s'installer à Granby, au Québec.

« Quand on partait, on avait l'impression que la communauté internationale nous attendait, alors que les migrants d'aujourd'hui, j'ai l'impression que personne ne les attend. »

— Kim Thuy, avril 2015

Après avoir étudié la linguistique et la traduction, elle termine un deuxième baccalauréat en droit. Celle qui était traductrice et interprète devient alors avocate, puis restauratrice.

Sa prochaine profession : auteure. En 2009, avec son récit à saveur autobiographique, Ru, elle connaît le succès. Kim Thuy obtient d'ailleurs le prix du gouverneur général pour ce roman. En plus d'écrire, elle est chroniqueuse à la radio et à la télévision.

LES RYTHMES RAP DE K'NAAN

L'auteur-compositeur-interprète est né en 1978 à Mogadiscio, en Somalie. À 13 ans, Keinan Abdi Warsame, de son vrai nom, quitte son pays avec sa mère et ses frères et soeurs en pleine guerre civile. Ils se rendent à New York, où son père travaille comme chauffeur de taxi.

La famille Warsame quitte ensuite Harlem pour Toronto. Jeune, il a connu pendant près de huit ans l'enfer des gangs de rue dans la capitale ontarienne. Il raconte cette vie difficile dans ses chansons.

« En tant que Canadien, j'ai toujours senti que je devais expliquer l'Afrique à mes voisins pour leur dire : "Eh! ce n'est pas ce que vous croyez!" »

— K'naan, juillet 2010

Son titre le plus connu : Wavin' flag, qui fut l'hymne pour la Coupe du monde de football 2010, en Afrique du Sud.

L'HISTOIRE D'ADRIENNE CLARKSON

Née à Hong Kong en février 1939, Adrienne Louise Clarkson fuit avec sa famille au moment où les Japonais envahissent la ville après l'attaque sur Pearl Harbor. Elle a trois ans lorsqu'elle arrive au Canada. Sa famille obtient une dérogation dans le cadre de programme d'échange de prisonniers, ce qui permet de contourner l'interdiction pour les Chinois d'entrer au pays.

La jeune Adrienne étudie la littérature anglaise à l'Université de Toronto, puis poursuit ses études à la Sorbonne, en France. Elle commence une carrière en journalisme à la télévision de CBC, en 1964. Elle publie aussi plusieurs livres.

En octobre, Adrienne Clarkson devient la 26e gouverneure générale du Canada. Elle est la première immigrante à occuper cette fonction. Depuis, elle a notamment publié ses mémoires en deux tomes.

« J'ai voulu raconter moi-même mon histoire et celle de ma famille. Je ne voulais pas voir l'histoire écrite par quelqu'un d'autre. »

— Adrienne Clarkson, septembre 2008

LA POLITIQUE VUE PAR PETER C. NEWMAN

C'est à Vienne, en Autriche, qu'est né Peta Karel Neuman en mai 1929. Son père était un propriétaire d'usines. Juifs, ses parents et lui fuient le régime nazi en 1940 pour s'installer au Canada. Son père espère qu'il mènera une carrière dans les affaires.

Devenu Peter Charles Newman, il choisit plutôt le journalisme. Il travaille d'abord pour le Financial Post. Par la suite, il devient éditeur du Toronto Star, puis du Maclean's.

« Ayant échappé aux nazis dans une série de fuites heureuses au cours de ma jeunesse, je voulais désespérément prouver que j'étais un vrai Canadien. »

— Peter C. Newman, au sujet de sa décision de joindre la réserve navale, août 2015, tiré du Maclean's

Peter Newman est aussi connu pour ses ouvrages politiques, dont une biographie sur Brian Mulroney, The Secret Mulroney Tapes: Unguarded Confessions of a Prime Minister, publiée en 2005, qui a suscité la controverse. L'ex-premier ministre lui reprochait d'avoir utilisé de façon cavalière les douzaines de conversations privées entre les deux hommes, enregistrées quand il était à la tête du pays.

LE SAUT DE MIKHAÏL BARYCHIKOV

C'est à Riga, en Lettonie, que naît en janvier 1948 Mikhaïl Nikolaïevitch Barychnikov, souvent présenté comme l'un des danseurs les plus importants du 20e siècle. Il commence des études en danse classique à neuf ans, puis parvient à se joindre au prestigieux ballet du Bolchoï, à Moscou.

Mikhaïl Barychikov profite d'une tournée canadienne, en 1974, pour demander l'exil politique au Canada. En pleine guerre froide, il annonce au monde de la danse qu'il ne rentrera pas en URSS. Mais il fait surtout carrière aux États-Unis.

« Lorsque je danse, je ne cherche à surpasser personne d'autre que moi. »

— Mikhaïl Barychnikov

En plus d'être chorégraphe, il est acteur au cinéma et à la télévision. Il joue notamment le rôle de l'artiste russe Aleksandr Petrovsky dans la série Sex and the City.

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