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Terrorisme

Attentats: si Salah Abdeslam a reculé, alors "il est devenu une cible pour Daesh"

Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir fait partie du commando d'assaillants, est l'objet d'un mandat de recherche.

Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir fait partie du commando d'assaillants, est l'objet d'un mandat de recherche. - BFMTV

Dix jours après les attentats sanglants perpétrés à Paris, l'hypothèse, selon laquelle Salah Abdeslam aurait renoncé au moment de passer à l'acte, commence à faire son chemin. L'homme le plus recherché d'Europe risquerait, dans ce cas, d'être la cible des représailles de Daesh.

Salah Abdeslam a-t-il préféré renoncer au moment de passer à l'acte? Mohamed, l'un de ses frères, en est certain. "Salah est quelqu'un de très intelligent, je pense qu'en dernière minute, Salah a décidé de rebrousser chemin", confie-t-il ce dimanche à la RTBF. Hamza Attou et Mohamed Amri, les deux Belges qui étaient venus le chercher à Paris au soir des attentats, ont raconté, lors de leurs auditions de l’autre côté de la frontière, avoir retrouvé Salah Abdeslam "en état de choc" et en possession d’une ceinture d’explosifs, selon L’Obs.

Si cette piste se confirme, alors l'homme le plus recherché d'Europe court un sérieux risque de représailles de la part de Daesh, qui a revendiqué les attentats du 13 novembre. On ignore toujours pour l'heure où se cache ce suspect clé, mais la chaîne américaine ABC News a affirmé samedi que Salah Abdeslam aurait confié à un proche, dans un entretien sur Skype mardi, avoir peur de représentants européens de Daesh, qui lui reprocheraient de ne pas s’être fait exploser comme les autres kamikazes.

"La meilleure solution" pour lui? Se rendre

Une hypothèse qui n'est pas exclue par les enquêteurs à Bruxelles. Interrogé samedi par Politico, un porte-parole des forces de l'ordre belges explique que Salah Abdeslam, qui est "toujours en fuite", pourrait bien être désormais l'objet de la fureur de Daesh.

"Il y a deux possibilités: soit il a échoué [à Paris] et il doit désormais réussir [un nouveau projet d'attentat], soit "il a eu peur à Paris et ISIS [acronyme anglais de l'Etat islamique, ndlr] ne trouve pas ça du tout drôle", développe-t-il. 

"En toute hypothèse, [Salah Abdeslam] ne s'est pas fait exploser lors des attentats de Paris", avance Nathalie Galant, avocate belge de l'un des frères Abdeslam, interrogée par BFMTV. "S'il y est mêlé, ça veut dire qu'il a reculé à un moment donné, donc qu'il est une cible pour Daesh", mais aussi "pour les forces de police belges et d'Europe puisqu'il est présenté comme l'ennemi public numéro 1". La meilleure solution pour lui, conclut-elle, est de se "constituer prisonnier".

C. P.