Cohen : quatre sondages et des enseignements

  • «Si nous n'avions pas rattrapé le retard accumulé par nos prédécesseurs, Toulouse serait hors-jeu aujourd'hui»./DDM, archives. «Si nous n'avions pas rattrapé le retard accumulé par nos prédécesseurs, Toulouse serait hors-jeu aujourd'hui»./DDM, archives.
    «Si nous n'avions pas rattrapé le retard accumulé par nos prédécesseurs, Toulouse serait hors-jeu aujourd'hui»./DDM, archives.
Publié le , mis à jour
Lionel Laparade

En un an, les quatre sondages réalisés à Toulouse ont tous donné Pierre Cohen favori des prochaines élections municipales. Plus qu’une victoire annoncée, ils disent surtout qu’en six ans, les Toulousains et leur maire ont appris à se connaitre.

Pour la quatrième fois en un an, un sondage réalisé à Toulouse dans le cadre des prochaines élections municipales place cette semaine Pierre Cohen en situation de l’emporter face à son challenger Jean-Luc Moudenc. S’ils ne garantissent pas par avance la réélection du maire sortant, ces sondages successifs n’en sont pas moins riches d’enseignements.

Ils confirment tout d’abord qu’après 37 ans de «schizophrénie politique» pendant lesquels ils ont voté à droite au plan local et à gauche à l’échelon national, les Toulousains, désormais, semblent avoir choisi leur camp. Même par gros temps pour le chef de l’État et son Premier ministre, les électeurs de la métropole régionale qui avaient accordé 62,5 % de suffrages à François Hollande restent 56 % à vouloir choisir le candidat socialiste le 30 mars 2014.

Ils contredisent ensuite le scénario de la «vague bleue» qui devait déferler sur les citadelles de gauche et submerger le Capitole. Entre février 2013 et janvier 2014, c’est-à-dire au plus fort de la crise de confiance entre les Français et le couple exécutif, le socialiste Cohen n’a perdu qu’un point d’intentions de vote. Il faut croire que les électeurs ont cessé d’utiliser les scrutins intermédiaires pour sanctionner ceux qui nous gouvernent et distinguent enjeu local et enjeu national.

Ils suggèrent enfin que depuis 2008, Toulouse, ville de gauche, s’est trouvé un maire. Sans doute ne récolte-t-on pas 56 % d’intentions de vote par hasard. «Avec Pierre, nous obtenons l’un de nos meilleurs sondages dans les grandes villes de France», déclarait récemment Christophe Borgel, secrétaire national aux élections du PS et député de la 9e circonscription de Haute-Garonne, en mettant son camp en garde : «Le risque, c’est de considérer la victoire acquise et de relâcher l’effort».

Ses adversaires qui l’accablent de nombreux défauts n’ont jamais attaqué Pierre Cohen sur sa capacité de travail, mais plutôt sur sa méthode. Or si l’on considère que le maire sortant n’a encore rien révélé des détails de son programme, c’est sur son bilan, donc sur le fond de son action, que le potentiel électoral de l’élu PS est mesuré.

Ce ne sera pas lui faire offense que de rappeler l’incompréhension, pour ne pas dire la déception parfois, qui marquent les deux premières années du mandat de Pierre Cohen. C’est d’ailleurs ce démarrage laborieux que Jean-Luc Moudenc, pour ne citer que lui, convoque au souvenir des électeurs dont il convoite les suffrages.

Mais voici peut-être le dernier enseignement des sondages : en six ans, les Toulousains et leur maire ont appris à se connaître, et sans doute à se comprendre. Si Pierre Cohen, comme ses concurrents, ignore aujourd’hui qui sera le prochain maire de Toulouse, il sait en revanche qu’il ne sera pas jugé sur un malentendu.


«Sur les transports, la campagne promet un vrai choc de stratégies»

Au soir de votre premier mandat, quel regard portez-vous sur l’action que vous avez accomplie à Toulouse ?

En 2008, nous avons proposé un programme aux Toulousains. C’est entre autres sur la base de ces engagements que nous avons été élus et que pour l’essentiel, nous avons tenus. Il y a ce qui se voit : la transformation spectaculaire du centre-ville avec des réalisations emblématiques comme la rue Alsace-Lorraine ou le square Charles-de-Gaulle, les premières traductions concrètes, à la Daurade ou à Saint-Pierre, de cette réconciliation que nous avons voulue entre la ville et son fleuve, la montée en puissance des transports en commun avec l’ouverture de la ligne G du tramway, la création de lignes de bus express et l’aménagement de 160 km de site propre qui contribuent à l’amélioration des déplacements et à un meilleur partage de l’espace public. Je pourrais également citer la remise à niveau de nos écoles et de notre système éducatif, nos efforts en faveur de la démocratie locale. Et puis il y a ce qui se voit moins, et qui, pourtant, est fondamental. Je pense par exemple à la mutation de la communauté d’agglomération en communauté urbaine que nous avons accomplie en un an seulement. Regardez les pouvoirs et les compétences que les métropoles sont sur le point d’acquérir, et songez à ce qui se serait produit si nous n’avions pas anticipé ces évolutions. Ces six dernières années, la société s’est transformée. Un monde neuf se construit, dont la mondialisation n’est plus l’Alpha et l’Omega. Nous sommes armés pour relever les défis qui se présentent devant nous, et devant les grandes villes en général, dans les domaines économique, écologique, sociétaux. Le fait urbain, c’est-à-dire faire de la ville pour tous, est désormais à notre portée.

Qu’est ce qui symbolise ou qui résume votre action au Capitole ?

J’ai réinjecté de la puissance au cœur de l’action publique. Je vais vous faire un aveu : J’ai été marxiste, j’ai cru que l’État était la réponse à tout et pour tout le monde. Or depuis trois ou quatre décennies, l’État s’est affaibli, en même temps que sous l’effet des lois successives de décentralisation, le pouvoir des collectivités locales s’est renforcé. Aujourd’hui, la puissance publique s’obtient par la somme des compétences État/collectivités locales. Ce schéma n’est pas nouveau et pourtant, ceux qui nous ont précédés aux affaires toulousaines l’ont ignoré. Si nous n’avions pas rattrapé notre retard à marche forcée, nous serions hors-jeu. Je suis assez fier de cela.

Avez-vous des regrets, une déception en vous retournant sur les six dernières années ?

C’est plus qu’une déception. Je parlerais plutôt de traumatisme, de blessure, de souffrance. Je regrette que l’«affaire Merah» ait existé et qu’elle se soit produite à Toulouse. La montée des communautarismes, des extrémismes, de l’intolérance à laquelle on assiste aujourd’hui, ajoute à la douleur qui continue de nous étreindre au souvenir de ce drame. Sur nos territoires, nous avons des défis à relever pour sauvegarder les valeurs de la République.

Parlons d’avenir. Quel programme allez-vous présenter aux Toulousains ?

Il sera dévoilé à la fin du mois de janvier. Je ne trahirai aucun secret en annonçant que les transports et les déplacements seront un enjeu majeur de la campagne. Il y aura confrontation de stratégies entre celle de mon adversaire qui promet une ligne de métro pour dans 10 ans qui mobilisera tous les moyens financiers sur la période, et la nôtre, qui repose sur un développement de tous les modes de déplacements pour un maillage complet de la ville et de la métropole. On ironise par exemple sur les 3,5 km de tramway de la ligne G par commerce électoral, en niant d’abord la contribution de cet aménagement à l’embellissement de notre ville, mais surtout, en oubliant - ou en feignant d’oublier - que cette liaison stratégique s’inscrit dans un schéma plus global de développement du réseau dans la ville. Je donne rendez-vous aux Toulousains qui emprunteront le tramway le long du Canal du Midi dans les années à venir, d’abord jusqu’à la gare la gare Matabiau, puis jusqu’à la connexion avec la ligne T1. Agir simultanément sur les déplacements, la valorisation du patrimoine et le développement économique : c’est ça être ambitieux pour Toulouse ! Mon projet, c’est aussi, avant 2020, de reprendre le contrôle de l’eau sous forme de régie pour agir sur la facture des usagers. C’est également de venir en soutien à l’innovation, aux entreprises, à l’économie sociale et solidaire, au service de l’emploi. La santé avec le vieillissement de la population, le numérique et les nouvelles technologies, la transition énergétique dont les collectivités auront la compétence, s’annoncent comme de formidables leviers pour l’économie locale et sa diversification. La culture évidemment, la démocratie participative bien sûr, l’action en faveur du logement pour atteindre 25 % de logements sociaux en 2020, l’écologie bien entendu, avec un programme local de lutte contre le réchauffement climatique, ou encore un programme d’action pour le 15-29 ans, constituent le cœur du programme que je m’apprête à présenter aux Toulousains. Il confirmera notre pacte républicain et notre volonté de vivre ensemble.

Propos recueillis par lionel laparade

Voir les commentaires
L'immobilier à Toulouse

1080 €

Quartier Croix Daurade - dans résidence récente située 2 rue d'Avranches, T[...]

515 €

Capitole - RUE DU TAUR - Studio rénové en dernier étage comprenant une pièc[...]

263000 €

Centre ville Toulouse - Place Saint Pierre Dans une magnifique copropriété [...]

Toutes les annonces immobilières de Toulouse
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (44)
Il y a 10 années Le 23/01/2014 à 16:43

Par rapport à tous les commentaires du site, vous oubliez que la plupart des gens investissent dans des logements à l' extérieur de la ville pour une question de qualité de vie, donc il y' a quelque part une modification de population qui s' effectue d' année en année, sur un certain pourcentage.
Il se peut qu' il est gagné en électeurs sur ces dernières années entre les personnes qui s' en vont et les nouveaux arrivants.
Donc les sondages ne me semblent pas erronés.

jackson31 Il y a 10 années Le 19/01/2014 à 23:28

on va bouffer du tramway a outrance

dyonix Il y a 10 années Le 19/01/2014 à 18:14

lotha ... mais bien sûr que les toulousains sont content de leur ville plus c est le bordel plus ils aiment plus c est sale ils adorent moins ils peuvent sortir le soir au risque de ce faire braquer volé etc... plus ils reste chez eux et le comble moins il est facile de marcher en ville sans ce faire percuter par un vélo Toulouse avec sont abrutit et sont téléphone circulant plutôt assez vite et n import comment il s en fou des autres vue qu il est seul et égoïste normal c est un BOBO merci Toulouse de ton évolution ou la liberté de circulé n est pas la meme pour tout le monde