Le Brésil subit une catastrophe écologique sans précédent

La coulée de boue polluée provoquée par la rupture d’un barrage minier atteint l’océan Atlantique.

Temps de lecture: 2 min

Le 5 novembre dernier, un barrage minier s’est rompu près de Mariana, dans l’État de Minas Gerais, au sud-est du Brésil. Une gigantesque coulée de boue à forte densité de déchets miniers a ravagé Bento Rodrigues, un village de 620 habitants.

D’après le ministère de l’environnement, « ce véritable tsunami de boue » a parcouru 650km en 16 jours sur le fleuve Dolce. Samedi après-midi, le littorale de Regencia (État d’Espirito Santo) était atteint. Une barrière de protection de 9 km a été montée pour protéger la faune et la flore.

Des animaux morts et des terres stériles

Selon le président de l’Institut brésilien à l’Environnement (Ibama), Luciano Evaristo, la boue à forte densité de déchets miniers a porté atteinte à la vie aquatique sur son parcours. Près de 60 millions de litres d’un mélange constitué de terre, de silice, de résidus de fer, d’aluminium et de manganèse se sont déversés dans le fleuve.

Des millions de poissons sont morts asphyxiés. « En arrivant à l’estuaire du Rio Doce, elle pourrait affecter la nidification des tortues marines », explique M. Evaristo.

Les habitants appellent maintenant ce fleuve « Rio Morto » (la rivière morte).

« C’est la pire catastrophe environnementale de l’histoire du pays », a déclaré vendredi la ministre de l’Environnement, Izabella Teixeira.

Plus de 280.000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués.

La réhabilitation du bassin du fleuve Rio Doce, pollué par la boue, prendra 30 ans au moins, selon la ministre. La pollution causée par la boue a rendu la terre complètement stérile. « Ce type de résidu d’extraction est totalement infertile car il ne contient pas de matière organique », explique Mauricio Ehrlich, professeur de géo-ingénierie à l’Université de Rio de Janeiro (URFJ) au site Reporterre, « il faudra plusieurs siècles pour que la nature reconstitue un sol fertile ».

Le barrage appartient à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par l’entreprise brésilienne Vale et l’anglo-australienne BHP Billiton. Elle s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux et plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.

 

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