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Photos détournées, témoignages douteux : après les attaques, les intox continuent

De fausses informations continuent à circuler sur les réseaux sociaux, dix jours après les attentats du 13 novembre.

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Publié le 24 novembre 2015 à 14h02, modifié le 25 novembre 2015 à 11h01

Temps de Lecture 3 min.

Sur les réseaux, de nombreuses personnes ont partagé une série de clichés montrant cadavres et dévastation, en expliquant qu’il s’agissait de Rakka, fief de l’Etat islamique frappé par les bombardements français lundi 16 novembre. Ce qui est faux.

Dix jours après les attentats du 13 novembre, les réseaux sociaux comme la presse, surtout étrangère, n’ont pas toujours fait preuve de la plus grande rigueur dans les informations diffusées. Voici de nouveaux exemples d’erreurs, intox ou canulars pris au sérieux qui ont circulé ces derniers jours.

1. Non, des otages n’ont pas été torturés au Bataclan

De très nombreux lecteurs nous ont demandé si les personnes prises en otage par les terroristes au Bataclan avaient subi des tortures, après avoir lu des récits dans la presse britannique, en particulier dans le tabloïd Daily Mirror.

Le journal se base en réalité sur le témoignage de deux Britanniques, rescapées de l’attaque qui s’étaient cachées dans les sous-sols du Bataclan. Comme ces deux femmes le disent elles-mêmes, elles n’ont rien vu mais elles ont entendu des cris. Leur explication exacte est :

« Nous savions que des gens étaient torturés dans la salle car on entendait des gens crier, mais il n’y avait pas de coups de feu, et ces cris étaient particuliers. »

Elles rapportent ensuite les témoignages d’autres personnes, qui évoquent des jets de grenades sur les blessés, sans préciser qui leur en a parlé.

Pourquoi c’est une intox ?

Les forces de l’ordre n’ont jamais confirmé, ni publiquement, ni auprès de nos journalistes, de cas de torture avérés au Bataclan. Les terroristes n’ont d’ailleurs pas fait usage de grenades et aucun autre témoignage ne vient étayer ces récits. Malgré une déferlante d’articles, notamment sur des sites situés à l’extrême droite du spectre politique, la seule source est bien cet article du Mirror qui ne cite que deux témoignages indirects.

2. Non, ces images ne sont pas celles de victimes civiles des bombardements français

Une autre manipulation a beaucoup circulé, cette fois sous forme d’images. Sur les réseaux, de nombreuses personnes ont partagé une série de clichés montrant cadavres et dévastation, en expliquant qu’il s’agissait de Rakka, fief de l’Etat islamique frappé par les bombardements français lundi 16 novembre. Par exemple via ce tweet :

Pourquoi ces images sont manipulatrices ?

Aucune de ces photos ne correspond à un bombardement la semaine dernière :

Des comptes de militants anti-Etat islamique et d’associations basées à Rakka ont en outre indiqué que les frappes françaises avaient visé des objectifs en dehors de la ville et n’avaient causé aucune victime civile.

3. Non, cette femme n’est pas Hasna Aït Boulahcen

Autre photo marquante de la semaine : une jeune femme dans un bain moussant, présentée comme Hasna Boulahcen, la jeune femme tuée lors de l’assaut à Saint-Denis mercredi 18 novembre.

C’est le tabloïd britannique Daily Mail qui a publié cette image, très reprise, ainsi que d’autres clichés, dont celui d’une femme voilée, qui pourrait là encore être Hasna Boulhacen.

Ces images ont servi de base à toute une série d’extrapolations sur la « première femme kamikaze en Europe ». Mais voilà : d’une part, il est désormais établi qu’elle ne s’est pas fait exploser, et d’autre part, ce n’est pas elle qu’on voit sur ces images.

Pourquoi c’est faux ?

En réalité, il s’agit d’une femme nommée Nabila, qui vit au Maroc, et qui affirme qu’elle s’est fait voler des photos qu’elle avait prises lors d’un séjour de quelques mois à Paris.

4. Non, une photo de camions en feu ne montre pas les résultats d’un raid aérien russe

Les frappes aériennes contre la Syrie suscitent beaucoup de désinformation. C’est ainsi qu’un cliché montrant une rangée de camions en feu a été beaucoup diffusé. L’incendie est présenté comme le résultat d’un audacieux raid de l’aviation russe.

Pourquoi c’est faux ?

Là encore, c’est tout simplement faux. La photo date de 2011… et provient du Pakistan. Il s’agit d’un incendie de camions déclenché par des militants qui protestaient contre leur passage dans le pays.

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Ce sont par ailleurs les forces américaines, et non russes, qui ont affirmé, lundi 23 novembre, avoir détruit des camions de pétrole en Syrie.

D’autres intox, rumeurs et fausses photos repérés par les Décodeurs :

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