Attentats : les centrales nucléaires en état d'alerte maximale
Depuis les attentats de janvier 2015, les centrales nucléaires d'EDF sont en état d'alerte maximale. Les attentats du 13 novembre n'ont fait que confirmer la mobilisation des gendarmes qui protégent les sites et celle des autorités qui surveillent le personnel qui y a accès.
Centrale nucléaire de Nogent - Crédits ClicGauche - Wikipedia - C.C.
"Nous avons un degré de vigilance extrême sur l'ensemble de nos installations", a déclaré Jean-Bernard Levy, interrogé sur France 2 au sujet du risque d'attentats en France le mardi 24 novembre. En réalité, les événements du 13 novembre n'ont pas fondamentalement changé la donne puisqu'en interne, on assure que l'alerte maximale a déjà été mise en place par les autorités et l'entreprises depuis les attentats de janvier 2015 et confirmée depuis l'attaque de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) en juin dernier.
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Le dispositif anti-intrusion
Dans les cas des sites nucléaires, la sécurité s'articule en deux grands axes. Le premier est la protection physique des sites afin d'éviter les intrusions.
Les 19 centrales nucléaires françaises abritant les 58 réacteurs ont la particularité d'être directement protégées par l'armée française. En l'occurrence, c'est une unité dédiée de la gendarmerie qui est en charge de cette mission : le Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG). Il comprend 760 membres formés par le Groupe d'Intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Ce dernier peut d'ailleurs, au besoin, être mobilisé pour venir en soutien du PSPG.
Leur mission est de stopper toute intrusion en étant aidé en cela par une clôture électrifié autour de la centrale qui émet une alerte en cas d'effraction. Les assaillants peuvent être repérés par un système de vidéosurveillance.
Une seconde clôture de protection entoure les réacteurs. Toutes ces mesures sont censés ralentir les assaillants et laisser le temps au gendarmes d'intervenir. Cependant, ces dernières années, plusieurs actions de Greenpeace ont permis aux militants de rentrer sur les sites, voire d'atteindre le bâtiment réacteur. Les autorités ont assuré que l'intervention des gendarmes avait été faite en douceur car la nature pacifiste des intrus avaient été identifiée précocement.
Interdiction de survol
Un périmètre de sécurité aérien est aussi mis en place. Il interdit le survol par tout aéronef dans un périmètre de cinq kilomètres autour d'une centrale et jusqu'à 1000 mètres d'altitude. En cas d'intrusion, des avions de chasses et des batteries de missiles peuvent être déployés.
Problème, fin 2014, une quinzaine de vols de drones non identifiés ont été observés au-dessus de multiples centrales. Si un drone, même bourré d'explosifs, n'aurait pas pu faire de dégâts (le bâtiment réacteur peut encaisser le crash d'un avion de chasse), il pourrait en revanche filmer la zone et identifier les dispositifs de sécurité de la centrale. Depuis, des outils d'interception de drone ont été déployés.
Risque de radicalisation
Le second axe de la sécurité est la surveillance des personnels salariés et sous-traitants qui pénètrent sur les sites. 73 000 salariés travaillent dans les 19 centrales nucléaires. Les autorités réalisent 100 000 enquêtes administratives par an.
Selon des informations du JDD, le haut-commissaire de défense à la sécurité nucléaire, Christophe Quintin, aurait assuré que l'accès aux centrales serait refusé à 700 d'entre eux en moyenne chaque année. Parmi eux, quelques dizaines de cas sont motivés par des dérives religieuses. "Nous faisons des enquêtes systématiques sur toutes les personnes qui rentrent dans les centrales nucléaires. S'il y a des obstacles à ce que les gens puissent rentrer, ils ne rentrent pas", assure pour sa part Jean-Bernard Lévy.
Ludovic Dupin
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