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PérouL'avortement en cas de viol toujours interdit

Issue d'une initiative populaire, la proposition de dépénaliser l'avortement en cas de viol, pourtant soutenue par le président, a été rejetée. Des groupes féministes ont manifesté dans la capitale Lima. (Image - 25 Novembre 2015)

La commission des lois du Parlement péruvien a rejeté une proposition de loi visant à dépénaliser l'avortement en cas de viol, fermant la possibilité d'un débat au Parlement avant la clôture de la session parlementaire en juillet 2016. En réaction, une dizaine de femmes, la poitrine dénudée, ont pris la tête d'une manifestation mercredi devant le Congrès péruvien.

«C'est mon corps, c'est ma décision», «Mon utérus n'appartient pas au Congrès», avaient peint ces femmes en rouge et noir sur leur poitrine, alors qu'étaient également scandés des slogans liés à la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

Les manifestantes ont été accueillies par un imposant dispositif policier, qui les a empêchées d'approcher de l'entrée du Congrès et de remettre un document demandant que la proposition soit reconsidérée. Des manifestantes ont alors tombé le haut. La police les a dispersées à l'aide de gaz lacrymogène.

Second échec

La proposition d'initiative populaire a été débattue mardi durant plus de deux heures et s'est soldée par un second échec cette année pour les groupes féministes, qui tentent de promouvoir l'initiative en arguant que les femmes ont le droit de disposer librement de leurs corps.

En mai, une commission législative avait rejeté une demande similaire. La proposition rejetée visait à autoriser l'avortement notamment en cas de viol.

«Qu'on le veuille ou non, l'avortement est une réalité (au Pérou). Il faut reconnaître cette situation de fait», a soutenu le parlementaire Freddy Otarola, président de la commission des lois, dont la majorité des membres ont rejeté la proposition.

«L'avortement est inconcevable pour la majorité des Péruviens. La défense de la vie dépasse les religions comme les politiques. Nous ne pouvons pas permettre que ce pays puisse promouvoir la mort», a dit pour sa part le parlementaire et pasteur évangéliste Julio Rosas.

Demande populaire, terrain catholique

Le débat sur la légalisation de l'avortement, relancé ces derniers mois, coïncide avec le début de la campagne électorale pour les élections présidentielle et législatives d'avril 2016.

Comme l'autorise la loi péruvienne, la proposition émanait d'une initiative populaire soutenue par 50'000 signatures et appuyée par les collectifs féministes.

En juin, le président Ollanta Humala avait exprimé son soutien à la dépénalisation de l'avortement en cas de viol, assurant à la télévision que «les femmes doivent pouvoir disposer de leur propre corps».

Au cours des cinq derniers mois, la capitale Lima a connu plusieurs manifestations féministes en faveur de l'avortement, qui n'est autorisé au Pérou qu'en cas de malformation grave du foetus ou lorsque la vie de la mère est en danger.

L'Église catholique, religion majoritaire au Pérou (26 millions sur les 30 millions d'habitants, selon le Vatican), a pour sa part lancé l'année dernière une campagne pour mobiliser les fidèles et la classe politique contre cette initiative populaire.

AFP