Attentats de Paris : Abrini a tenté de se rendre en Syrie en 2015

 

Attentats de Paris : Abrini a tenté de se rendre en Syrie en 2015

    Son rôle dans les attentats de Paris est encore loin d'être cerné. Mais Mohamed Abrini, citoyen belge de 30 ans originaire de Molenbeek, visé depuis mardi par un double mandat d'arrêt international émis mardi par la France et la Belgique, figurait bien sur les listes de l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (Ocam), le service de sécurité belge.

    Cet ex-employé d'une sandwicherie et ancien associé d'un salon de coiffure à Molenbeek (Belgique), est fiché comme « returnee »â?? rentrant de Syrie â?? par les services belges.

    Selon nos informations, il a bien tenté de s'y rendre en 2015. Mais y est-il parvenu ? Le paquet fédéral refuse de le confirmer. La seule intention de ce départ vers la Syrie a justifié la procédure de sa radiation des listes des habitants de Molenbeek.

    Dépeint comme dangereux et sans doute armé, Mohamed Abrini, filmé le 11 novembre dans une station essence de l'Oise au volant de la Clio noire retrouvée à Paris après les attentats, et en compagnie de l'insaisissable Salah Abdeslam, n'a jamais laissé apparaître « le moindre signe de radicalisation », selon une source judiciaire.

    Mieux, le deuxième fugitif recherché par les enquêteurs était encore sur le territoire belge en avril, date à laquelle il a assisté à son jugement devant la cour d'appel de Bruxelles pour une « série de vol à la tire » et « vols à la roulotte », faits commis entre 2006 et 2010. Il n'a écopé que d'une peine de travail, l'équivalent des travaux d'intérêt général en France. Selon nos informations, il n'avait pu être présent lors du procès en première instance fin 2014. Mohamed Abrini avait toutefois fait appel de sa condamnation et a comparu à nouveau en avril 2015.

    Lors de cette audience, rien dans le dossier judiciaire ne signalait une éventuelle radicalisation. « A l'époque, cet homme présentait bien et donnait l'impression d'avoir repris sa vie en main. Il avait un travail et vivait chez ses parents qui le soutenaient. Il n'était pas désocialis?, se souvient une source judiciaire. Un petit délinquant qui voulait tirer un trait sur ce passé. « Il savait écouter son avocate », précise cette même source. Il avait même choisi une femme pour le défendre. Et les magistrats se souviennent qu'il lui avait serré la main.