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L’ENA mène plus aux entreprises qu’à la politique

Si la grande majorité des anciens élèves constituent les hauts fonctionnaires de l’Etat, 22 % travaillent ou ont travaillé dans le monde de l’entreprise.

Le Monde avec AFP

Publié le 26 novembre 2015 à 14h41, modifié le 26 novembre 2015 à 12h46

Temps de Lecture 2 min.

Dans le hall de l'ENA, à Strasbourg, sont affichées des photos des promotions antérieures.

Que sont les énarques devenus ? C’est le titre d’une étude inédite portant sur la carrière de 1 215 anciens passés par les bancs de l’Ecole nationale d’administration (ENA) durant les trois dernières décennies.

Si un président de la République sur deux est énarque, moins de 5 % des anciens élèves de l’ENA exercent des responsabilités politiques, montrent les chercheurs de l’EHESS en collaboration avec le centre d’étude et de recherche de l’ENA.

Vingt-deux pour cent travaillent ou ont travaillé au sein d’une entreprise, qu’elle soit publique ou privée, à un moment ou un autre de leur carrière. Ce taux se révèle globalement stable pour les dix promotions étudiées, diplômées entre 1985 et 2009. En moyenne, le passage, quand il a lieu, s’effectue au bout de neuf ans. Mais seulement 8 % de l’échantillon ont quitté définitivement le secteur public.

« Pantouflage difficile à chiffrer »

Sept des 40 patrons du CAC sont des énarques, qui représentent, par ailleurs, 10 % des personnalités mentionnées dans le Who’s Who en France, mais la grande majorité des anciens élèves constituent les hauts fonctionnaires de l’Etat. Cependant, relève François Denord, l’un des chercheurs de l’EHESS, « les cartes ont été largement rebattues, le rôle de l’Etat a changé, car le pouvoir économique a tendance à prendre l’ascendant sur le pouvoir politique ». Ce « pantouflage » ou passage des grands corps de l’Etat au monde de l’entreprise est cependant « assez difficile à chiffrer », selon le chercheur, notamment si l’on se réfère « aux données collectées sur le statut public ou privé des entreprises, très fluctuant ».

Les énarques qui passent dans le monde de l’entreprise, issus majoritairement de milieux privilégiés (61 % à 77 % selon les promotions) se recrutent « en grande majorité chez les inspecteurs des finances, qui sont amenés à être en contact avec des décideurs de la sphère économique. Les énarques d’origine plus modeste restent davantage dans le giron administratif ».

35 % de femmes

Par ailleurs, 33 % des anciens élèves de l’ENA ont intégré les cabinets ministériels, notamment l’économie et les finances, et les affaires étrangères. Quinze pour cent d’entre eux cumulent au moins deux passages en cabinet. Et ils représentent 25 % des membres des cabinets, selon l’étude.

« Cette tendance va croissant au fil des années » avec un recrutement, là encore, « à l’inspection des finances et parmi les conseillers d’Etat », selon M. Denord. Ces énarques des cabinets ministériels « circulent souvent entre ministères et institutions. Les liens sont d’autant plus forts que les échanges entre eux sont nombreux », relève M. Denord.

Côté parité, la part des femmes parmi les énarques a seulement augmenté de 20 % à 35 %, pour atteindre cependant 45 % au sein d’une des dernières promotions étudiées. Le concours interne, destiné aux candidats qui ont déjà exercé dans la fonction publique avant d’intégrer l’ENA, est la voie d’accès la moins discriminante en termes de sexe.

Par ailleurs, si un très grand nombre d’élèves est passé par Sciences Po Paris, le nombre de diplômés d’instituts d’études politiques de régions a sensiblement augmenté, tout particulièrement parmi les élèves issus du concours interne.

Le Monde avec AFP

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