Les autorités russes ont annoncé, le 25 novembre, qu’un des pilotes du bombardier SU-24 abattu par l’armée turque avait été sauvé. Le même jour, les principales chaînes de télévision ont diffusé la première interview du rescapé, décoré dans la foulée de l’ordre du Courage par le président Poutine. Il s’agit du capitaine Konstantin Mourakhtine, qui, dos à la caméra et sans montrer son visage, répond aux questions d’une dizaine de journalistes russes attroupés devant lui.


“Konstantin, comment allez-vous, physiquement et moralement ?” lui demande l’un des reporters. “Je vais bien, nos médecins militaires font des miracles”, répond le pilote d’une voix d’automate. Non, son avion n’a pas quitté l’espace aérien de la Syrie, “même pour une seconde”, poursuit-il. Non, l’armée turque n’a pas fait de sommation avant de passer à l’attaque :


“En réalité, il n’y a eu aucun avertissement, ni par radio ni visuel. Aucun contact n’a été établi. […] S’ils voulaient nous avertir, ils auraient pu se montrer en se plaçant sur des trajectoires parallèles. Mais il n’y a rien eu. Le missile est arrivé dans la queue de l’avion par surprise, nous n’avons pas pu le repérer visuellement pour engager une manœuvre antimissile.”

Concernant ses projets à venir, le pilote assure qu’il souhaite réintégrer au plus vite les rangs de l’armée. Il a en effet “une petite dette envers le commandant” qui a été tué par des tirs venant du sol alors qu’il descendait en parachute après s’être éjecté de l’appareil.

Reste qu’après la diffusion de l’interview les réactions des internautes russes ont fusé. “Pourquoi le pilote survivant est-il montré de dos ?” ; “A la fin de chaque phrase il regarde vers le bas, comme s’il lisait un papier”, s’interrogent les uns. Un commentateur dénonce :

“Le copilote lit le texte d’un papier qui a été rédigé par quelqu’un d’autre. Les ‘reporters’ se comportent de façon théâtrale. Cette vidéo est une mise en scène très grossière. Honte et déshonneur !”

Si l’homme sur la vidéo n’est qu’un mauvais acteur, qu’est devenu le pilote, a-t-il été tué ? s’interrogent certains. Les principales chaînes de télévision russes ont déjà été prises de nombreuses fois en flagrant délit de désinformation, notamment au moment du conflit avec l’Ukraine.