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BIRMANIE

Une amende de 800 dollars pour avoir publié un calendrier sur les Rohingyas, minorité musulmane

Une page du calendrier interdit sur les Rohingyas. La photo présente un Rohingya nommé U Zai Naw Dain (1890-1946) qui était proviseur à Sittwe, en Birmanie.
Une page du calendrier interdit sur les Rohingyas. La photo présente un Rohingya nommé U Zai Naw Dain (1890-1946) qui était proviseur à Sittwe, en Birmanie.
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Ce calendrier a l’air tout à fait innocent. Il raconte l’histoire des Rohingyas de Birmanie, et décrit ce qu’ils sont, une minorité ethnique musulmane. Mais vraisemblablement cela pose problème : même si les Rohingyas vivent en Birmanie depuis des générations, le gouvernement refuse de les reconnaître officiellement comme Birmans, les appelant des "Bengalais" et assumant qu’ils sont des réfugiés clandestins en provenance du Bangladesh. Cinq personnes en lien avec la publication du calendrier ont été condamnées à payer chacune une amende de 800 dollars, et un sixième suspect est recherché.

Les fabricants du calendrier – parmi lesquels, selon la police, figurent deux bouddhistes et deux musulmans – ont été condamnés par un tribunal pour avoir enfreint la loi d’impression et de publication birmane, qui interdit de publier des éléments pouvant porter atteinte "à la sécurité nationale, à la loi, et à l’ordre".

Ce calendrier 2016 utilise le terme tabou en Birmanie de "rohingya". On peut y lire également qu’une radio rohingya a existé dans les années 1950, et que le Premier ministre de l’époque U Nu, avait utilisé publiquement le mot "rohingya".

Pour les fabricants, les problèmes ont commencé quand les photos du calendrier ont commencé à circuler sur Facebook. Elles ont été épinglées par des extrémistes nationalistes bouddhistes, dont on assiste à une montée en puissance ces dernières années. Ils utilisent leur influence pour lancer de violentes campagnes à l’encontre des Birmans musulmans. Même après les arrestations, des moines radicaux ont tenu un meeting d’une journée dimanche dans la localité de North Dagong pour dénoncer ce calendrier.

En raison de persécutions en recrudescence, les Rohingyas ont massivement fui la Birmanie ces dernières années. Dans l’État de Rhakine, dans l’ouest de la Birmanie, des milliers d’entre eux sont enfermés dans des camps.

"U Shwe Hnin, membre du gouvernement au moment où la Birmanie était une colonie britannique"

"U Ba Tun, opérateur de radio pour le programme rohingya sur la radio du gouvernement (1961-1963)"

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