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Attentats de Paris : quel rôle a joué chacun des dix terroristes?

INFOGRAPHIE - Dix terroristes armés de kalachnikovs et de ceintures explosives, trois commandos distincts plus deux opérations avortées : le point sur ce que l'on sait sur l'organisation des attentats de Paris et sur ce que l'on cherche à savoir, opération par opération. 

Alix Hardy , Mis à jour le
Les personnages-clé des attentats, par degré d'implication.
Les personnages-clé des attentats, par degré d'implication. © Le JDD

Au Stade de France

(Bilal Hadfi et deux autres kamikazes à l'identité encore indéterminée)

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Bilal Hadfi, 20 ans, était Français mais résidait en Belgique. Il s'est fait exploser au Stade de France le 13 novembre et il est à ce jour le seul terroriste du commando du Stade de France a avoir été identifié. Lire son portrait : Bilal Hadfi, la métamorphose du kamikaze

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A ses côtés, deux autres hommes se sont fait exploser au Stade de France. La collecte des empreintes digitales de ces deux inconnus du Stade de France a permis de montrer qu'ils avaient tous les deux été enregistrés sur la route des migrants, en Grèce, le 3 octobre et de récupérer leurs photos, prises à cette occasion. Un passeport syrien, au nom d'Ahmad al-Mohammad, 25 ans, migrant enregistré en Grèce, a également été retrouvé sur les lieux de l'explosion, sans qu'on sache s'il appartenait bien à l'un des deux kamikazes inconnus, s'il a été volé ou si c'est un faux.

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Au Bataclan

(Samy Amimour, Omar Ismaïl Mostefaï et Foued Mohamed Aggad)

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Samy Amimour, 28 ans, est l'un des trois tireurs du commando dépêché au Bataclan. Ancien conducteur de bus de Drancy, il avait été inculpé et placé sous contrôle judiciaire en 2012 pour un projet avorté de départ vers le Yémen, avant de quitter la France en 2013 pour la Syrie. 

Lire son portrait : La dérive de Samy Amimour, chauffeur de bus et terroriste du Bataclan.

Omar Ismaïl Mostefaï est le deuxième tireur du Bataclan. Petit délinquant de droit commun originaire de l'Essonne et radicalisé à Chartres, il était fiché pour radicalisation depuis 2010 et avait franchi la frontière syrienne le même jour que son acolyte du Bataclan Samy Amimour, en septembre 2013. C'est avec lui qu'au Bataclan il prendra en otage entre 12 et 15 personnes pendant plus de deux heures avant de tomber sur les lieux. 

Un troisième tireur, dont l'identité a été dévoilée mercredi 9 décembre, était présent au Bataclan. Foued Mohamed Aggad, 23 ans, originaire du quartier sensible de la Meinau, à Strasbourg, était parti en Syrie avec son frère et un groupe d'amis, qui sont pour la plupart rentrés et ont été interpellés en mai 2014 en France alors qu'il était resté sur place. Foued Mohamed Aggad avait également des attaches à Wissembourg , village de 9.000 habitants, près de la frontière avant l'Allemagne. Il était fiché S par la police.

Le Petit Cambodge, Le Carillon, La Belle Equipe, La Bonne Bière, Casa Nostra, le Comptoir Voltaire

(Brahim Abdeslam, Adbelhamid Abaaoud et un troisième individu inconnu)

Brahim Abdeslam est le seul kamikaze identifié dans le groupe de terroristes qui ont semé la panique et la mort dans plusieurs bars et restaurants des 10e et 11e arrondissements. Il a tiré à la kalachnikov sur avant de se faire exploser à la brasserie Comptoir Voltaire sans faire d'autre victime que lui-même . Son frère Salah Abdeslam, qui a également eu un rôle dans les attentats de Paris, est actuellement en fuite (lire plus bas). 

Le flou demeure encore sur ses acolytes. Une seule certitude : Brahim Abdeslam était accompagné d'au moins une personne, le second tireur, puisque les témoins de l'attaque ont rapporté qu'il y avait deux tireurs distincts. La justice envisage de plus en plus sérieusement la piste Abaaoud.

Tué dans l'assaut contre l'appartement du 93Abdelhamid Abaaoud a rapidement été diagnostiqué "cerveau" des attentats car son nom figure aussi sur les dossiers de l'attaque du Thalys et de la cellule démantelée à Verviers . Belge, ayant grandi dans le quartier bruxellois de Molenbeek, il a séjourné en Syrie. Rentré en France avant les attentats, il a surpris la police qui le croyait toujours en Syrie.

S'il a d'abord semblé qu'il avait coordonné les attentats à distance, il est ensuite apparu qu'il aurait participé au commando qui a mitraillé plusieurs terrasses de cafés et restaurants parisiens, tout en se coordonnant par téléphone avec l'un des kamikazes du Stade de France, Bilal Hadfi. Ses empreintes digitales ont été retrouvées sur une des trois kalachnikovs abandonnées dans la voiture qui a servi à transporter l'équipe de lieu en lieu. Des caméras de la RATP l'ont également montré accompagné prenant le métro à Croix-de-Chavaux, une station de métro de Montreuil, peu après que la voiture du commando des bars ait été abandonnée à Montreuil. Autant d'indices qui font dire à la justice qu'Abaaoud est probablement le tireur qui a officié aux côtés de Brahim Abdeslam. 

La géolocalisation de son téléphone révèle qu'il s'est aussi rendu près du Bataclan, alors que les policiers étaient encore en train d'y intervenir. Pour la justice, Abaaoud et un complice encore non-identifié comptaient se faire exploser à La Défense , le 18 ou le 19 novembre. L'homme inconnu pourrait bien être celui avec qui Abaaoud a pris le métro ainsi que le troisième homme de la planque de Saint-Denis, qui s'est fait exploser.

Lire son portrait : La fin d'Abdelhamid Abaaoud, pièce maîtresse des attentats

On ignore encore si une troisième personne encore inconnue les accompagnait, mais certains éléments le laissent penser : le besoin d'avoir un conducteur pour se déplacer rapidement de lieu en lieu, et le fait que trois kalachnikovs aient été retrouvées dans la voiture qui a servi à l'expédition (une Seat noire louée par Brahim Abdeslam et retrouvée à Montreuil).

Dans l'appartement de Saint-Denis

(Hasna Aït Boulahcen, un homme à l'identité inconnue, Jawad Bendaoud)

Dans l'appartement, avec Abdelhamid Abaaoud, se trouvait Hasna Aït Boulahcen, sa cousine. C'est elle qui lui a fourni un logement (le squat de Saint-Denis). La police l'a dans un premier temps soupçonnée d'avoir porté une ceinture d'explosifs et de l'avoir déclenchée lors de l'assaut de l'appartement de Saint-Denis, puis est revenue sur sa déclaration. De ce que l'on sait actuellement, la cousine d'Abaaoud ne semble avoir eu qu'un rôle logistique dans les attentats de Paris. 

La découverte d'un autre corps dans des décombres de l'appartement a permis de conclure que c'était un troisième individu, de sexe masculin, qui a fait détoner sa ceinture d'explosifs. Son identité n'est pas encore connue, et son ADN, qui n'a pas de correspondance dans les fichiers français, a été transmis aux autres pays européens pour tenter de l'identifier.

Cet homme pourrait être un des tireurs encore inconnus du commando des bars et restaurants parisiens (lire plus haut). Il pourrait avoir participé à la tuerie et avoir ensuite rejoint la planque de Saint-Denis, où il s'est fait sauter en compagnie des cousins Abaaoud et Aït Boulahcen. Il pourrait également être l'individu qui comptait se faire exploser avec Abaaoud à La Défense quelques jours plus tard.

Les trois individus sont logés contre rémunération dans un squat par Jawad Bendaoud, un petit délinquant de Saint-Denis présenté comme un homme de main des "marchands de sommeil" de la ville. Avant même les attentats, il a été en lien avec un téléphone belge, lui-même "en contact avec une ligne utilisée par les terroristes", selon la justice. L'homme, qui a joué la naïveté au début de l'affaire, suscitant les moqueries du web, est désormais mis en examen et complice présumé des auteurs des attentats.

Salah Abdeslam, terroriste en fuite

Ce Français de 26 ans, né et vivant à Bruxelles, actuellement activement recherché par la police, a loué en Belgique la Polo qui a servi au Bataclan et une Clio, mais aussi réservé des chambres d'hôtel à son nom utilisées avant les attentats. Des traces grossières qui laissent penser que Salah Abdeslam avait, comme son frère prévu de mourir ce soir-là. Il est pourtant en fuite depuis les attentats

Les enquêteurs ont établi qu'il était dans le 18e arrondissement de Paris le soir des attentats. C'est là qu'a été retrouvée la Clio. Ils tentent de déterminer s'il a pu convoyer les kamikazes du Stade de France et s'il était chargé d'une attaque dans le 18e, évoquée dans la revendication de l'EI mais qui n'a jamais eu lieu. Une ceinture d'explosifs a été retrouvée à Montrouge, au sud de Paris, près d'un endroit où il a été de nouveau localisé après les tueries.

Depuis, il est introuvable, probablement exfiltré vers la Belgique par deux amis venus de Molenbeek, Mohammed Amri et Hamza Attou, Un homme a présenté des papiers d'identité à son nom lors d'un banal contrôle routier le 14 novembre dans une voiture à Cambrai dans le sens sud-nord, mais Abdeslam n'était alors pas encore recherché, et les gendarmes ont laissé repartir l'individu.

Source: leJDD.fr

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