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François Hollande en fait trop. Ce n'est pas mettre en cause la sincérité de ses émotions privées ou de ses tourments présidentiels face aux attentats terroristes que de le penser. Dans sa gestion du drame public et de l'émotion populaire, le président fait gros : trois jours de deuil national, une minute de silence sur le territoire national, les drapeaux en berne, un hommage officiel aux Invalides… Jusque-là, rien, ou peu, à dire, ou à redire.
Et puis voilà que lui, son Premier ministre, son porte-parole encouragent maintenant chaque Français à orner ses fenêtres ou ses balcons d'un drapeau tricolore. Voilà qu'un voeu officiel – qui n'est certes pas tout à fait une consigne ni une injonction – prône les gestes du coeur souhaitables et souhaités. Voilà que François Hollande, après avoir montré en janvier et aujourd'hui encore, toutes ses qualités de grand ordonnateur des pompes funèbres nationales, se transforme en agent d'ambiance.
Que faisait-il à Petit-Palais ?
François Hollande en fait trop, digne successeur en cela de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, dès qu'il s'agit de compassionnel. Il n'avait ainsi rien à faire, à Petit-Palais, dans cet hommage national consécutif à un accident routier qui avait fait vingt-trois morts dans un car. L'État et la République n'étaient pour rien dans l'affaire, aussi triste soit-elle. Ils n'étaient ni concernés ni visés. Du reste, Hollande avait tenu un discours de technicien de la DDE enrobé de tristesse élémentaire. Rien de tel, cette fois : il est bien dans son rôle de président en exprimant la solidarité et la riposte d'un pays quand il est attaqué pour ce qu'il est, un pays de liberté. D'ailleurs, Hollande fait ça très bien, comme les sondages le lui font savoir.
Très bien, jusqu'à cette faute de goût, ce pas de trop, où l'État s'estime légitime à inspirer et déclencher des manifestations individuelles de solidarité. C'est donner un tampon officiel à des gestes dont la beauté première était la spontanéité, la gratuité, et qui n'avaient besoin d'aucune consigne. Les drapeaux tricolores brandis dans la rue ou aux fenêtres n'avaient nul besoin de cet encouragement politique fleurant l'instrumentalisation, pas plus que les Marseillaises chantées spontanément, au cours de rassemblements et jusque dans les boîtes de nuit. Dira-t-on désormais que ne pas arborer de drapeau tricolore désignera de mauvais Français au coeur sec, rebelles à la solidarité et à la compassion, et antipatriotes par-dessus le marché ?
François Hollande en fait trop en organisateur d'événementiel patriotique. C'est peut-être son intérêt. Pas son rôle.
Il en fait trop et il ne pense qu'à sa réélection. Si la droite avait été au pouvoir il y aurait eu beaucoup de critiques si son représentant avait adopté une telle attitude.
Je mets mon drapeau bleu blanc rouge très souvent, et parfois même en berne mais là, non !
Et tous mes voisins suisses ont compris
Il a compris, notre président, que la compassion, çà payait, que d'aller partout intra ou extra muros, çà payait, que de jouer au globe trotter et décideur sur le plan international, çà payait, eh bien voilà son rôle ! Et la FRANCE dans tout çà ? IL S "EN FICHE ! Quant à moi, je le nommerais ambassadeur itinérant, , , , , ,