Les grandes manœuvres ont déjà démarré à l'UMP dans l'optique de la présidentielle. Xavier Bertrand, Bruno Le Maire et Alain Juppé se sont mis d'accord pour former une alliance de circonstance dans un but précis : sanctuariser la primaire de 2016, devant désigner le candidat de la droite pour le scrutin de 2017. Et contraindre Nicolas Sarkozy à s'y soumettre, alors qu'il souhaiterait être dispensé de cette étape de présélection dans l'optique de son retour programmé.
Le trio s'active en coulisses pour placer plusieurs de ses protégés au sein du bureau politique statutaire de l'UMP, dont la composition va être renouvelée le 25 janvier, lors du conseil national du parti. Trente membres doivent être élus ce jour-là pour siéger aux côtés de la vingtaine de membres de droit. M. Bertrand, M. Le Maire et M. Juppé exigent que dix places leur soient réservées parmi ces trente nouveaux élus. « Cela donnerait un tiers pour Copé, un tiers pour Fillon et un tiers pour nous », résume un proche de M. Juppé.
« EN FINIR AVEC LE YALTA COPÉ-FILLON »
Pas question de laisser Jean-François Copé, le président de l'UMP, et François Fillon se répartir les postes à la direction du parti et dans les instances internes, comme ils le font depuis l'armistice qui a clos leur guerre fratricide de la fin 2012. « Il faut en finir avec le Yalta Copé-Fillon », prévient le député de l'Aisne, qui accueillera Bruno Le Maire sur ses terres, samedi 18 janvier, lors d'une visite symbolisant leur rapprochement. La répartition des places au nouveau bureau politique, où toutes les grandes décisions sur la vie du mouvement sont prises, revêt une haute importance stratégique car c'est cette instance qui doit élire la Haute Autorité de l'union, l'équipe chargée d'organiser la primaire. Cette Haute Autorité comprendra neuf membres : cinq seront issus de l'UMP et quatre autres viendront de l'extérieur.
En plaçant leurs hommes au bureau politique, MM. Bertrand, Le Maire et Juppé espèrent y disposer d'une majorité, en mesure de sécuriser l'organisation de la primaire. « L'idée, c'est d'avoir un maximum de personnalités qui vont faire en sorte que la primaire, dont la mise en place est prévue dans les statuts, soit gravée dans le marbre définitivement », explique une cheville ouvrière de l'opération.
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