Régionales : les têtes de liste FN ont investi avec succès les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, ce sont les têtes de liste du Front national qui font le plus de buzz avant les élections régionales. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par Reputation Squad, une agence d’« e-réputation », qui a étudié l’activité sur les réseaux sociaux générée par les différents candidats à la présidence des régions (voir document ci-dessous). Dans le Top 10, on trouve pas moins de cinq personnalités du FN contre quatre des Républicains et une seule du PS. « Le FN a investi des cadres de premier plan. Le parti récolte les fruits de cette stratégie », commente Albéric Guigou, cofondateur de Reputation Squad.

Plus grande visibilité

Sans surprise, Marine Le Pen et sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, écrasent le classement avec une activité atteignant les scores respectifs de 404.000 et 136.000 (l’ensemble des tweets et des mentions « like » sur Facebook et Twitter) du 27 octobre au 9 novembre. Les chefs de file des autres partis sont eux à la peine. Seul Christian Estrosi, en troisième position, parvient à donner la réplique à sa rivale en Paca Marion Maréchal-Le Pen, bien qu’il ne génère que la moitié de son activité (65.000). A l’inverse, Xavier Bertrand, en Nord-Pas-de-Calais - Picardie, génère à peine un dixième de l’activité de la présidente du Front national (38.000).

« Christian Estrosi semble avoir rapidement pris la mesure de l’enjeu, souligne Albéric Guigou. Ses prises de parole sur les réseaux sociaux ne sont pas circonscrites à sa campagne ou à sa région, il fait du “media jacking”. Autrement dit, il réagit à l’actualité au sens large. Ce qui lui donne une grande visibilité. C’est beaucoup moins le cas de Xavier Bertrand. »

Contourner les médias traditionnels

Les têtes de liste du FN génèrent plus d’activité que leurs adversaires dans 8 des 13 régions, sans pour autant être toujours des personnalités connues. En Bretagne, par exemple, le chef de file du Front, Gilles Pennelle, génère plus d’activité que le favori du scrutin, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Avec à peine plus d’un millier d’abonnés sur Twitter, Gilles Pennelle buzze plus que ses adversaires. Il bénéficie notamment d’un système depuis longtemps mis en place par le Front, ses relais virtuels et l’enthousiasme de ses militants. Par ailleurs, Jean-Yves Le Drian n’a pas de compte Facebook », constate Frédéric Paillet, qui a mené l’étude au sein de Reputation Squad.

Depuis longtemps, le FN a investi Internet afin de contourner les réticences des médias traditionnels à lui donner la parole. A cela, s’ajoute aujourd’hui une certaine adéquation, fortuite, du fond avec la forme, observe encore Albéric Guigou. « Les messages véhiculés par le parti sont simples et aisément condensables, souvent sur le mode de l’invective ou de l’émotion. Etant donné le format et l’attente des utilisateurs, qui est plus de l’ordre de l’“entertainement”, les réseaux sociaux sont un boulevard pour le populisme. »

POUR EN SAVOIR PLUS :

DOCUMENT L'intégralité de l'étude