COP21 et automobile : les Français s'estiment tout blancs

Dans la République de la vieille guimbarde, du diesel nauséabond et empoisonneur d'atmosphère, on ne voit toujours pas où est le problème.

par Jacques Chevalier

Les Français, toujours passionnés d'automobile, sont très, voire trop, conservateurs. Acheter des voitures neuves ou d'occasion récentes améliorerait le bilan écologique, mais les pouvoirs publics préfèrent brimer l'usage d'une automobile.
Les Français, toujours passionnés d'automobile, sont très, voire trop, conservateurs. Acheter des voitures neuves ou d'occasion récentes améliorerait le bilan écologique, mais les pouvoirs publics préfèrent brimer l'usage d'une automobile. © Carizy

Temps de lecture : 3 min

« C'est pas moi, c'est l'autre. » Selon ce bon vieux principe d'irresponsabilité, le Français assure que tout va bien pour lui. Et pourtant, le parc automobile est diésélisé aux trois quarts, affiche un âge canonique de 8,7 ans pour un kilométrage moyen de 107 000 kilomètres. Pour six Français sur dix, le pollueur, c'est l'autre et la COP21 n'a pas apporté une once de réflexion supplémentaire. Elle a simplement vidé les rues et voies rapides de la capitale comme aucune alerte à la pollution n'y était parvenue auparavant. Mais si les Français manquent de discernement, ils savent bien qu'ils sont victimes d'un système où l'automobile est trop souvent rangée au rang d'épouvantail.

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C'est le constat navrant qu'un sondage TNS-Sofres pour Mobivia (groupe détenant notamment Norauto, Midas et Carter Cash) dresse, alors même que la COP21 tente de cerner les enjeux et défis environnementaux pour l'ensemble de la planète. Un objectif noble et compris des Français interrogés qui estiment à 66 % que l'automobile nuit gravement à l'environnement. Mais pas forcément la leur. Deux sur dix seulement se reconnaissent une responsabilité tandis que le reste de la population rejette la faute sur… les constructeurs automobiles, le transport de marchandises et les pouvoirs publics.

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L'érosion du diesel

Le procès fait actuellement au diesel motive sans nul doute les 70 % d'avis estimant que les rejets liés à la circulation sont au minimum très importants. Une prise de conscience nouvelle des Français qui ne confondent plus émissions polluantes et émissions de CO2, les premières touchant gravement à la santé des humains et les secondes au réchauffement de la planète.

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C'est sans doute à partir de cette idée que la balance diesel-essence a commencé à s'inverser depuis 2012 où sa part culminait à 73 % et a descendu en 2014 à 63,8 % des ventes de voitures neuves. C'était avant l'affaire Volkswagen et avant l'abandon quasi généralisé sur les petites voitures neuves du diesel.

L'âge, c'est l'ennemi

2015 et encore plus 2016 devraient sanctionner ce déclin en nombre de voitures vendues, mais on verra aussi que le diesel conserve toute sa place hors des villes et sur les voitures qui roulent beaucoup. Celui-ci est mieux placé que l'essence sur le seul CO2 dont les transports en général portent la responsabilité du quart des émissions globales. Et à l'intérieur de cette part, 40 % sont dues à l'automobile, soit un dixième de la contribution totale des émissions de la planète.

 

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Le but n'est pas de dire que l'automobile est toute blanche, mais les modèles récents roulent plus propre que les anciens. Hélas, point de rajeunissement rapide du parc à l'horizon avec seulement 5 % des 32 millions de véhicules en circulation partant à la casse chaque année. La France n'est, à ce titre, guère mieux placée que les pays en voie de développement. Comme eux, les voitures anciennes y sont trop nombreuses et mal ou pas entretenues, mais 83 % des Français estiment la voiture indispensable à leur mode de vie et la privilégient comme mode de transport favori. Mieux, 86 % n'entendent pas y renoncer, 93 % y voient un signe de liberté et 78 % des 18-24 ans possèdent une voiture d'occasion, la seule qu'ils peuvent acheter. Le problème des émissions polluantes est donc là, non dans la dissuasion de posséder une automobile, mais au contraire dans la facilitation à en changer à moindres frais.

 

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Commentaires (42)

  • hope for France

    Le diesel est plus nocif sur la santé humaine, car même avec filtre à particule (obligatoire depuis moins de 1 an ou 2 en France... ), ce moteur émet des particules très fines.
    De plus, la majorité des diesels en circulation ont plus d'un an et n'ont pas de filtre à particule, donc votre raisonnement ne tient pas !
    D'ailleurs, en vivant dans une grande ville, on peut constater, en marchant, les fumées irrespirables qu'émettent les vieux diesels en particulier, qui obligent à retenir sa respiration quand ils passent dans la rue...
    Je n'ai jamais constaté la même chose, même avec des gros 4X4 roulant à l'essence.
    De même, en accélération, le diesel fume, y compris sur les moteurs récents, comme j'ai pu le voir sur des taxis Mercedes neufs, qui grimpent une côte.

  • Ramjet

    Le diesel, catalysée depuis plus de 10 ans et avec filtre à particule depuis 5 ans, serait-t-il plus pollueur que l’automobile à essence ordinaire, ou que le véhicule électrique, ou même que les transports en commun ?

    Les seules réponses trouvées, ici et là, sont on ne peut plus partisanes et manquent cruellement d'objectivité et de démonstration.

    Les statistiques dont le modèle de recueil des informations et de calcul, n'est pas publié, n'a aucune valeur. A tel point que l'on peut démontrer que tout est statistiquement dangereux, même vivre car l'on va obligatoirement mourir un jour !

    Ce constat a fait dire à l'un des plus grand statisticien américain :
    "Un mauvais expert en statistique, c'est comme un ivrogne avec un réverbère, il s'appuie dessus au lieu de s'éclairer avec ! "

    Alors méfions nous de l'usage des statistiques, surtout en matière de pollution automobile, car les seuils de pollution ont été abaissés et le seront à nouveau prochainement, ce qui est une contradiction fondamentale du point de vue scientifique.

    Et la dernière fois que l'on a suspendue la circulation automobile en région parisienne, les cartes publiées à l'époque montraient clairement une pollution provenant d'Allemagne, qui a remplacée ces centrales nucléaires par des centrales à charbon. Mais cela on préfère le taire.

    La science ne fait pas bon ménage avec la politique et ces manipulations successives ne font qu'éloigner les citoyens de la chose publique.

    Alors oui nous polluons tous, simplement parce que l'on respire et que l'on se nourrit, mais que diable, arrêtons de nous battre la couple et de pleurer sur notre sort et essayons d'être rationnel et de faire ce que nous pouvons pour éviter de trop polluer.

    J'observe que le pic de pollution se situait au milieu des années 60 et que depuis la pollution automobile et des transports n'a fait que diminuer, suite à la mise en place d'un ensemble de normes et d'objectifs contractuels industriels qui ont été, bon gré mal gré, atteints.

  • hope for France

    Je voulais dire, moins les contributeurs sont nombreux, plus les bénéficiaires sont au contraire nombreux...
    Or, la loi de la démocratie, ce n'est pas la loi de l'efficacité, ou de l'intérêt général, c'est la loi du plus grand nombre !
    Il existe en France une alliance objective entre les aristo-technocrates (petits et grands) et les "prolétaires", pour faire payer le Tiers Etat, c'est pour cela que tout est bloqué dans ce pays.
    Ceux qui paient l'essentiel de la charge n'ont quasiment aucun pouvoir politique et sont sans arrêt conspués par tous les autres, qui vivent à leurs dépens !
    Hélas, seule une catastrophe économique et des mesures imposées de l'extérieur pourront faire changer les choses, mais cela sera une véritable révolution, tant le nombre de gens qui vivent de nos maux est grand et tant les mentalités ont été culturellement imprégnées par l'idéologie socialiste et jacobine.
    Vous parlez de responsabilité individuelle, mais les jacobins de gauche et de droite ont convaincu le peuple qu'il ne pouvait pas vivre sans les chaînes que ceux-ci leur ont mises et sans le goutte à goutte de l'Etat providence, même si sa ruine est proche.
    Les français ont été infantilisés, déresponsabilisés et ponctionnés financièrement, pour devenir des incapables majeurs.
    Ceux qui croient encore pouvoir sortir du lot sont quant à eux pourchassés et réprimés, financièrement et culturellement.
    Le mure de Berlin s'est effondré il y a plus de 25 ans, mais la France reste un pays socialiste et dirigiste, à la mode ancienne.