L'Iran n'est plus bienvenu. Lundi 20 janvier, l'ONU a finalement décidé de l'exclure de la conférence de paix sur la Syrie dite Genève 2. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait préalablement invité Téhéran, « a décidé que la réunion d'un jour à Montreux [Suisse] aura lieu sans la participation de l'Iran », a déclaré son porte-parole, Martin Nesirky. M. Ban a justifié son choix par le refus iranien de soutenir un gouvernement de transition en Syrie, condition préalable posée par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Une décision que l'opposition syrienne s'est empressée de saluer, en annonçant qu'elle prendrait place à la table des négociations. Plus tôt dans la journée, elle avait menacé de retirer sa participation à Genève 2 si l'invitation de l'ONU à l'Iran, principal allié régional du régime Assad, était maintenue.
Pour protester contre cette décision de participer à la conférence, le Conseil national syrien (CNS), une des principales composantes de l'opposition syrienne, a annoncé lundi son retrait de la Coalition. Le CNS, qui a toujours refusé de négocier tant qu'il n'y aurait pas de garanties d'un départ du président Bachar al-Assad, a estimé qu'en décidant de participer à cette conférence, la Coalition nationale reniait ses « engagements » à l'égard de la révolte syrienne.
LES RUSSES JUGENT NÉCESSAIRE LA PRÉSENCE DE L'IRAN
En annonçant sa venue, lundi, l'Iran avait provoqué des réactions en cascade, mettant en péril la tenue même de la réunion censée trouver un sortie politique à la guerre dans laquelle se trouve le pays.
Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, a estimé que si l'Iran voulait venir en Suisse, il devait adhérer explicitement à la mise en place à cette occasion d'un exécutif de transition. « Il est évident qu'aucun pays ne saurait participer à cette conférence s'il n'en acceptait pas expressément le mandat », a précisé M. Fabius. Une position partagée par les diplomaties britannique et américaine.
Washington s'est dit fermement opposé à la venue de l'Iran, qui « n'a jamais pris position en faveur du communiqué de Genève 1 » en faveur d'une transition politique en Syrie.
Seule la Russie a jugé nécessaire la présence de l'Iran. « Ne pas assurer la présence à cet événement de tous ceux qui pourraient influer directement sur la situation serait, je pense, une erreur impardonnable », a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères.
Hormis l'Iran, tous les pays-clés liés au conflit devraientr être présents mercredi à Montreux (Suisse) à l'ouverture de la conférence. En outre, les discussions entre le gouvernement du président Bachar Al-Assad et l'opposition, qui a accepté samedi à Istanbul de participer après des semaines d'atermoiements et de pression occidentale et arabe, doivent débuter vendredi à Genève.
M. Ban a précisé que les autres pays invités étaient l'Australie, Bahreïn, la Belgique, la Grèce, le Luxembourg, le Mexique, les Pays-Bas, la Corée du Sud et le Vatican. La présence de ces pays sera « une manifestation importante et utile de solidarité avant le travail difficile que les délégations du gouvernement syrien et de l'opposition devront entreprendre », a-t-il estimé.
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