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Antiterrorisme, financement de campagne : Nicolas Sarkozy dit faux

Interviewé par Europe 1, le patron des Républicains a aligné une suite de contre-vérités.

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Publié le 02 décembre 2015 à 12h29, modifié le 12 octobre 2016 à 14h30

Temps de Lecture 2 min.

Réunion publique de Nicolas Sarkozy, président des Républicains, venu soutenir la liste menée par Françoise Guégot et Hervé Morin pour les élections régionales en Normandie.

« C’est toujours une faute de mentir », a expliqué mercredi matin 2 décembre sur Europe 1 Nicolas Sarkozy… à propos de François Hollande. Pourtant, l’ex-chef de l’Etat a aligné, durant cet entretien, une suite de contre-vérités parfois tellement énormes qu’on peine à le prendre au sérieux. Nous nous en tiendrons à deux parmi une bonne demi-douzaine :

1. Sarkozy, rempart contre les attentats ?

« Entre 2002 et 2011, j’étais en charge de la sécurité des Français, il n’y a pas eu un seul attentat en France. »

Pourquoi c’est faux

Première citation, première approximation : M. Sarkozy assure que la France n’a connu aucun attentat durant ses mandats de ministre de l’intérieur, de l’économie, puis de président.

Or rien n’est plus faux. Si M. Sarkozy a « l’habileté » d’arrêter ses comptes en 2011, il était bel et bien président lors des assassinats perpétrés par Mohammed Merah à Toulouse et Montauban, en mars 2012. Le djihadiste avait tué sept personnes, dont trois enfants.

De plus, M. Sarkozy n’a pas eu des fonctions d’Etat pendant toute la période qu’il cite, et durant le temps qu’il a passé au ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, la question de la sécurité des Français sortait de ses attributions.

Mais même en conservant les dates de M. Sarkozy, on peut citer :

  • au moins une cinquantaine d’attentats à la bombe majeurs en Corse (et sans doute plus de 500 au total sur la période) ;
  • les menaces du groupe « AZF » contre la SNCF en 2004 ;
  • un attentat à la voiture piégée contre le préfet du Jura Aissa Dermouche la même année ;
  • les dix blessés dans un attentat revendiqué par le front islamique français armé, contre l’ambassade d’Indonésie à Paris (8 octobre 2004) ;
  • la pose par un groupe terroriste (le front révolutionnaire afghan) de bâtons de dynamite dans le magasin Printemps à Paris en décembre 2008…

2. Pas de dépassement des dépenses de campagne en 2012 ?

« Je n’ai pas fait de meeting secret, les dépenses ne se sont pas envolées. Il n’y a pas eu de débordement des coûts. »

Pourquoi c’est totalement faux

Interrogé sur l’affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy maintient mordicus sa version, quitte à mentir. Car dire que « les dépenses ne se sont pas envolées » est tout simplement un mensonge.

Dans un premier temps, la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a refusé de rembourser les dépenses de sa campagne du fait d’un dépassement de 2,1 % du plafond autorisé par la loi.

Mais c’était avant qu’éclate l’affaire Bygmalion : une grosse partie des dépenses de campagne ont en effet été acquittées par l’UMP, en toute illégalité. Ce fait a été reconnu par Jérôme Lavrilleux, directeur de la campagne de M. Sarkozy, et largement établi par la justice, qui enquête toujours. On sait que le montant du dépassement est supérieur à 10 millions d’euros. Les enquêteurs évoquent le chiffre d’environ 18,5 millions d’euros, soit quasiment autant que le plafond légal de 22,5 millions d’euros.

Que M. Sarkozy ait été au courant ou non de ces dépassements est une autre question, que la justice cherche à trancher. Mais personne, à part l’ancien chef de l’Etat, ne se hasarde à dire que « les dépenses ne se sont pas envolées » ou qu’il « n’y a pas eu de débordement des coûts ».

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