2 °C, c’est le “sacrifice” qui est en train d’être demandé aux pays pollueurs pour éviter que la planète n’agonise. Une réduction qui ne semble pas arranger les pays les moins pollueurs. Trop faible. Les lignes ne semblent pas avoir grandement bougé. Pourtant, il le faut, car les grands dérangeurs de l’atmosphère terrestre se retrouvent être finalement les moins touchés.

Les pays non développés en subissent le contrecoup. De plus, ils deviennent des dépotoirs pour les premiers, qui profitent de la “porosité” des dirigeants de ces Etats pour déverser leur trop-plein de déchets. L’Afrique en fait partie. Le cas Trafigura reste dans les esprits comme l’illustration la plus frappante et la plus visible de ce comportement dommageable. En 2006, le Probo Koala [bateau] déverse ses 581 tonnes de déchets toxiques à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le Probo Koala a quitté Brownsville, au Texas, puis a fait route vers l’Europe, notamment Amsterdam. Cette catastrophe environnementale a tué 17 personnes et en a intoxiqué des dizaines de milliers d’autres.
 

En attendant, pour ce qui concerne la pollution des pays développés, ceux-ci semblent reconnaître enfin leurs torts. Du moins si l’on en croit les déclarations des chefs de file que sont la Russie et les Etats-Unis d’Amérique.

 
En tant qu’une des premières économies du monde, je suis tout à fait conscient que nous sommes à la source du problème. (…) Il n’est jamais trop tard. En ce qui concerne le changement climatique, il est presque trop tard, certes… mais peut-être pourrons-nous inverser la tendance”, a déclaré Barack Obama.

Vladimir Poutine, pour sa part, souhaite un “accord global, efficace et égalitaire”. Il faudrait désormais qu’au-delà des simples déclarations de bonnes intentions et de la reconnaissance des torts que des actions concrètes soient désormais posées.  

Pollueurs financeurs

Cette COP21 a été en partie financée par certains lobbies industriels, qui flirtent chaque jour avec la pollution. La fin des comportements délictuels est le début de la fin d’un réchauffement mortel de la planète. Ensuite, il faut que les six pays qui représentent 60 % de la pollution mondiale (Chine, Etats-Unis, Japon, l’UE… entre autres) paient, et inversent la courbe. L’argent doit aussi suivre, et, outre le Fonds vert, ce sera tout de même justice que les pollueurs paient, et rubis sur l’ongle ! Nous ne sommes qu’au début de cette COP21, et on espère que le 11 décembre on parviendra à des mesures réalistes, applicables à tous, surtout aux pollueurs devant l’Eternel.

Ahmed Bambara
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