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Le litige entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais à nouveau devant la justice

Les juges diront ce jeudi si l’homme d’affaires a été lésé par sa banque lors de la revente du groupe Adidas. L’ancien ministre réclame plus de 1 milliard d’euros.

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Publié le 02 décembre 2015 à 23h08, modifié le 03 décembre 2015 à 11h23

Temps de Lecture 2 min.

La cour d’appel de Paris s’apprête à trancher dans l’affaire qui oppose Bernard Tapie au Crédit lyonnais à propos de la revente d’Adidas il y a plus de vingt ans. L’ancien ministre de la ville de François Mitterrand réclame désormais plus de 1 milliard d’euros à l’Etat.

Le 17 février, la cour d’appel de Paris avait ordonné la rétractation du jugement arbitral, qui, en 2008, avait octroyé 405 millions d’euros à Bernard Tapie pour solder le litige.

L’homme d’affaires, mis en examen pour « escroquerie en bande organisée », est soupçonné d’avoir organisé un « simulacre » d’arbitrage.

« Quelle bande de faux-culs ! »

L’arbitrage annulé, la justice est de nouveau appelée à se prononcer sur le fond de l’affaire. A la suite de l’audience du 29 septembre, la cour d’appel dira jeudi 3 décembre si Bernard Tapie a été ou non lésé par le Crédit lyonnais, sa banque, le 15 février 1993, lors de la revente du groupe Adidas, cédé pour 318 millions d’euros à un groupe d’investisseurs (parmi lesquels figurait justement le Crédit lyonnais, alors banque publique).

Paradoxalement, si la cour répondait par l’affirmative, M. Tapie serait reconnu dans son bon droit sur le fond, tout en restant poursuivi pour avoir truqué le premier arbitrage… Six personnes ont été mises en examen dans le volet non ministériel de ce dossier. Dans le volet ministériel, l’ancienne ministre de l’économie Christine Lagarde, actuelle directrice générale du Fonds monétaire international, fait partie des mis en examen mais un non-lieu a été requis en sa faveur. Claude Guéant, à l’époque secrétaire général de l’Elysée, a lui été placé sous le statut de témoin assisté le 14 octobre.

Sur le fond, le juge Serge Tournaire, qui enquête sur cet arbitrage suspect, n’avait pas semblé convaincu par les arguments de l’ancien président de l’OM, qu’il a entendu le 12 juin. « Il ressort que la préoccupation du Crédit lyonnais était plutôt de recouvrer ses crédits que de capter une hypothétique plus-value », avait pointé le juge. « Quelle bande de faux-culs ! », avait répondu Bernard Tapie. « Je veux bien que vous me preniez pour un voyou, mais pas pour un imbécile. Moi, j’ai cru ce que le Lyonnais me disait. Sinon, il faut me faire soigner… »

Défendu par un nouvel avocat, expert réputé de l’arbitrage, Me Emmanuel Gaillard, M. Tapie brandit aujourd’hui plusieurs documents, dont une note du 1er février 1993 d’un banquier mandaté par le Crédit lyonnais. Ce dernier estimait, quelque temps avant la vente d’Adidas, que la firme aux trois bandes allait valoir très rapidement 2,09 milliards d’euros. Trois ans plus tard, Adidas sera effectivement introduit à la Bourse de Francfort pour une valeur de 2 milliards d’euros. L’avocat de Bernard Tapie se fait donc fort de dénoncer ainsi un « plan en trois phases » destiné à capter une plus-value parfaitement identifiée.

Le camp Tapie réclame désormais 1,035 milliard d’euros à l’Etat — somme majorée des intérêts légaux à compter du 12 février 1993. Sans compter un préjudice moral, estimé, lui, à 50 millions d’euros.

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Me William Bourdon, qui représente les intérêts de l’Etat, juge au contraire « accablantes » les preuves « de l’énorme boniment d’origine », c’est-à-dire « la créance inventée de M. Tapie sur le Crédit lyonnais. » La justice dispose aussi d’un rapport de la brigade financière, en date du 9 juillet 2014, qui conclut que « les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres. »

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