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Une enveloppe en papier kraft frappée du tampon « URGENT ÉLECTIONS ». Noyée au milieu de prospectus publicitaires, elle manque de filer tout droit à la poubelle. Pour des millions de Français, sa seule réception agit comme une piqûre de rappel. Dimanche 6 décembre après-midi, après la grasse matinée et le poulet rôti dévoré en famille, il faudra s'isoler quelques minutes et glisser un bulletin dans l'urne d'un bureau de vote. Transports gratuits pour les plus précaires, moins de chômage pour les jeunes et un peu plus d'écologie au jour le jour sont les trois leitmotive de ces quatorze professions de foi (quatre ne sont disponibles que sur le Web, NDLR). Et autant le dire tout de suite, après ce court moment de lecture, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
À commencer par la profession de foi de Claude Bartolone, l'actuel président de l'Assemblée nationale, qui annonce d'emblée : « Ce scrutin sera un choc entre des projets de société différents. » Le candidat socialiste n'est pas avare en grandes promesses : « Je ne veux plus un jeune sans un projet d'avenir à la fin de mon mandat. » Mais notez le choix des mots. Claude Bartolone ne promet pas d'en finir avec le chômage des « jeunes », mais déclare la guerre aux tire-au-flanc. Plus que la 4G, le Wifi et la climatisation dans les RER, il promet « des trains à l'heure ». Voilà un vrai projet d'avenir !
Un cannabis social club
Mais que les électeurs franciliens se rassurent. Ils peuvent compter sur Nicolas Dupont-Aignan, qui se vante d'avoir été « le maire le mieux élu de France dans une commune de plus de 20 000 habitants ». L'homme est honnête. Il le proclame même sur sa liste bien nommée : « La liste des élus honnêtes qui ont fait leurs preuves sur le terrain. » À l'image de Jean-Pierre Enjalbert, maire de Saint-Prix et tête de liste dans le Val-d'Oise, qui assure : « Médecin, je mesure le calvaire des riverains des aéroports de Roissy, d'Orly et du Bourget. Pour réduire les nuisances, il faut faire respecter le couvre-feu, y compris à Roissy. »
Nicolas Dupont-Aignan a un adversaire de taille avec la liste Fluo (Fédération libertaire unitaire ouverte). Ce melting-pot de militants associatifs promet d'intervenir « pour faire cesser la répression des free-party et des événements culturels underground ». Fluo se pose aussi en défenseur du cannabis en proposant la création de Cannabis Social Clubs (sic). Voilà qui ne devrait pas plaire à Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains, qui souhaite des « lycées sans drogue avec des tests de dépistage de consommation et des mesures anti-dealers ».
La barbe de Wallerand de Saint-Just
La palme de la profession de foi la plus incompréhensible revient à François Asselineau. Cet énarque, qui a choisi l'inspection des Finances, est à la tête d'Union populaire républicaine (UPR), une formation politique inconnue des électeurs, mais qui serait, d'après son tract, le parti en plus forte croissance politique. Le cheval de bataille de l'UPR ? La sortie de l'Union européenne. « Face à la gravité des enjeux, l'UPR appelle les Français à être à la hauteur de leur histoire, en se rassemblant pour que la France reste la France », conclut François Asselineau, qui ne cesse jamais de se plaindre du silence des médias.
À l'heure où même les hipsters hésitent à raser leur barbe, Wallerand de Saint-Just a décidé, lui, de laisser pousser la sienne. Un atout charme indéniable pour le candidat Front national en Ile-de-France qui souhaite instaurer un « festival des pratiques artistiques amateurs ». Mais que les nationalistes pur jus se rassurent, Wallerand de Saint-Just, trésorier national du FN, promet aussi de la nourriture française et rien que de la nourriture française dans les assiettes des cantines. Ouf !
100 % bio dans les cantines
La nourriture dans les cantines, voilà un sujet de campagne non négligeable, devenu même un cheval de bataille pour Emmanuelle Cosse, tête de liste Europe-Écologie Les Verts. Les plus fins esprits ne manqueront pas de remarquer son petit jeu de mots : « Pour la qualité de vie, le climat et l'emploi. Changeons d'air en Ile-de-France. » S'il y a bien un mot qui fait peur au Parti communiste français et à son secrétaire national Pierre Laurent, c'est justement le mot « communisme ». Six consonnes et quatre voyelles censurées de la profession de foi - contrairement à la liste Lutte ouvrière - du candidat communiste. Mais en glissant un bulletin PCF dans l'urne, Pierre Laurent le promet, la vie sera plus belle. Une promesse qui, pour le coup, n'a pas changé d'un iota depuis octobre 1917.
Bref, si vous êtes toujours indécis, il ne vous reste plus qu'à suivre le slogan de campagne de « Aux urnes citoyens », une formation politique de « citoyens candidats indépendants » : « Votez pour vous ! »
La presse a été en dessous de tout. Quelle est la compétance des régions ? Pourquoi 10 listes. Pourquoi dit on extrême droite pour le FN et gauche de la gauche pour le FG (front de gauche), les deux commencent par front ? Pourquoi une fusion EELV front de gauche est elle naturelle. ETC. Si c'est çà l'information, moi j'appelle ça de la propagande bolchevique.
Qu'Asselineau, un énarque, reçoive la palme de la profession de foi la plus incompréhensible, cela vous surprend ? Moi, pas un instant. On vous l'a dit, c'est un énarque et vous voudriez qu'il soit cohérent et intelligible ? C'est totalement impossible, ce n'est pas inscrit dans le gênes d'un énarque. Il faut faire un référendum pour réclamer la fermeture de l'ENA, cette école forme des fonctionnaires, uniformément formatés, ineptes, inutiles, et néfastes. Sauvons la France, fermons l'ENA et mettons immédiatement tous les énarques à travailler aux champs. Mao l'a fait, çà devrait plaire à la gauche.
On est pleinement rassurés, on va avoir des lendemains à la kalachnikov qui chante.