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La faim dans le monde, enjeu oublié de la COP21 ?

Le Programme alimentaire mondial lance une application montrant au fil du temps comment le changement climatique impacte la faim dans le monde.

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Publié le 02 décembre 2015 à 10h25, modifié le 03 décembre 2015 à 09h26

Temps de Lecture 3 min.

Carte montrant la vulnérabilité des pays à l'insécurité alimentaire.

Rien ne dit encore si la question de la sécurité alimentaire sera explicitement mentionnée dans l’accord qui sera signé à l’issue de la conférence mondiale sur le climat (COP21) qui se tient à Paris-Le Bourget. Et pourtant, faim et changement climatique sont étroitement liés, vient rappeler avec force la carte interactive « Insécurité alimentaire et vulnérabilité au changement climatique », lancée mardi 1er décembre, par le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Centre Hadley pour la recherche et la prévision climatique du Met Office britannique.

Cet outil de recherche en ligne montre au fil du temps comment le changement climatique impacte les niveaux de la faim dans le monde. Mais il permet aussi de mesurer la portée des actions qui pourraient être entreprises pour prévenir et empêcher les pires conséquences de ces dérèglements climatiques.

Les utilisateurs de cette carte interactive peuvent ainsi choisir une période – aujourd’hui, les années 2050 et les années 2080 – et voir la vulnérabilité à la faim des pays, induite par le climat, selon les efforts d’adaptation et les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre.

« Selon le résultat des négociations de Paris, les générations futures hériteront d’un monde moins vulnérable, ou au contraire beaucoup plus vulnérable à la faim », ont insisté, en marge des discussions, Julia Slingo, responsable scientifique du Centre Hadley, et Ertharin Cousin, directrice du PAM, en présentant la carte.

Aider les pays vulnérables à s’adapter

Le deuxième des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés le 25 septembre dernier par la communauté internationale vise l’éradication de la faim sous toutes ses formes dans le monde d’ici à 2030. Mais les impacts du réchauffement de la planète mettent à mal les efforts déployés dans cette lutte. Aujourd’hui, 795 millions de personnes sont encore en proie à la faim dans le monde. Selon le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), d’ici à 2080, ce sont 600 millions de personnes supplémentaires qui pourraient souffrir d’insécurité alimentaire sous l’effet du changement climatique.

« Cependant, la mise en œuvre de politiques d’adaptation, notamment agricoles, permet d’atténuer la vulnérabilité face au changement climatique », relève Ertharin Cousin, directrice du programme alimentaire mondial (PAM). Et d’insister : « Réduire les émissions de CO2 ne suffit pas. Il faut aussi aider les pays vulnérables à s’adapter et cela exige des financements sûrs et suffisants. »

Anticiper les catastrophes

Le PAM a également annoncé, mercredi 2 décembre, en partenariat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le lancement mondial d’un nouveau dispositif humanitaire. Baptisé Foodsecure, ce dispositif repose sur une approche anticipatrice : déclencher des fonds et des actions en fonction des prévisions météorologiques, avant qu’une catastrophe n’arrive.

Récemment, il a ainsi été expérimenté en Ouganda, pour prévenir et atténuer les répercutions dramatiques d’un épisode El Niño qui était annoncé : des inondations étant prévisibles, des comprimés de purification d’eau et des articles de protection ont été distribués aux familles vulnérables. Au Guatemala et au Zimbabwe, Foodsecure a été activé dans les zones menacées de sécheresse : les agriculteurs ont été formés à l’utilisation de nouvelles semences résistantes à la sécheresse et à de nouvelles pratiques agricoles permettant de préserver le sol et l’eau.

« Une réponse anticipée protège non seulement des vies, mais elle permet aussi d’économiser de l’argent, souligne Ertharin Cousin. Les systèmes humanitaires sont aujourd’hui dans une situation financière et opérationnelle tendue. D’autant que la multiplication des désastres climatiques exige d’intervenir dans de plus en plus d’endroits et sur un temps de plus en plus long. Nous avons besoin de développer de nouvelles approches permettant d’agir avant qu’une catastrophe ne se produise. C’est la seule façon de sortir de façon durable les personnes vulnérables de la faim chronique et de la pauvreté. » Le déploiement de Foodsecure à l’échelle mondiale exigera, selon le PAM, la mobilisation de 400 millions de dollars (376 millions d’euros).

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