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Les migrants refusent de bouger, après la mort d'un des leurs à la frontière gréco-macédonienne

Migrants et réfugiés face-à-face avec la police grecque qui leur interdit de passer la frontière avec la Macédoine, le 3 décembre 2015, à Idomeni, en Grèce

Migrants et réfugiés face-à-face avec la police grecque qui leur interdit de passer la frontière avec la Macédoine, le 3 décembre 2015, à Idomeni, en Grèce - ARMEND NIMANI, AFP

"Nous mourrons tous ici, mais nous ne partirons pas": Abdul, un Marocain, désigne le corps sans vie d'un compatriote, qui s'est apparemment suicidé jeudi à Idomeni en saisissant à deux mains des câbles électriques, après des jours d'attente à la frontière gréco-macédonienne, fermée par Skopje à certains migrants.

Portant le corps de l'homme brûlé, un groupe de Marocains s'avance vers la frontière en criant "Allahou akbar". La police grecque leur répond par des gaz lacrymogènes. Un autre Marocain s'était sévèrement brûlé dans des circonstances similaires samedi.

"Cela fait cinq jours que nous sommes ici", affirme Mohammed, "nous n'avons rien à manger et nous avons froid. Pourquoi est-ce qu'ils ne nous laissent pas passer. Nous ne sommes pas des terroristes".

Mais désormais, Skopje n'autorise plus que les ressortissants des pays en guerre --Syrie, Irak, Afghanistan-- à passer, et les autres stagnent là pendant des jours et des semaines.

Leur colère a débordé jeudi matin. Des groupes d'hommes ont saisi des tentes collectives et détruit des préfabriqués apportés par des ONG et l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

"Nous avons été attaqués à l'aube. Notre sécurité étant menacée, nous avons décidé de nous retirer pour voir comment la situation évolue", explique Antonis Rigas, chef de la mission de Médecins sans frontières dans la région.

L'organisation internationale pour les Migrations (OIM) a d'ailleurs "recommandé aux organisations internationales et aux ONG de ne pas pénétrer dans le camp, pour raisons de sécurité".

Une femme crie alors que migrants et réfugiés font face à la police grecque, le 3 décembre 2015 à Idomeni, en Grèce
Une femme crie alors que migrants et réfugiés font face à la police grecque, le 3 décembre 2015 à Idomeni, en Grèce © SAKIS MITROLIDIS, AFP
Réfugiés et migrants tentent de passer la frontière le 3 décembre 2015 à Idomeni, en Grèce, vers la Macédoine
Réfugiés et migrants tentent de passer la frontière le 3 décembre 2015 à Idomeni, en Grèce, vers la Macédoine © SAKIS MITROLIDIS, AFP
la rédaction avec AFP