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Californie: l'auteur de la fusillade s'était récemment radicalisé

Un périmètre de sécurité autour du véhicule dans lequel les suspects de la fusillade ont été tués par la police, le 3 décembre, à San Bernardino.

Un périmètre de sécurité autour du véhicule dans lequel les suspects de la fusillade ont été tués par la police, le 3 décembre, à San Bernardino. - Joe Raedle - Getty Images North America - AFP

Syed Farook, l'auteur, avec son épouse, de la tuerie de San Bernardino, en Californie, qui a fait 14 morts mercredi, s'était radicalisé, selon des médias américains, qui rapportent que l'individu avait été, par le passé, en contact avec des extrémistes. Si elle n'est pas encore officiellement confirmée par les autorités, la piste terroriste est désormais au coeur de l'enquête.

Près de deux jours après la tuerie de San Bernardino, en Californie, la piste terroriste est plus que jamais au coeur des investigations pour expliquer ce qui a poussé un couple d'origine pakistanaise à tuer 14 personnes, et perpétrer la pire fusillade en trois ans aux Etats-Unis.

Syed Farook, qui a fait irruption avec sa femme Tashfeen Malik en tenue de commando dans un déjeuner de Noël des services de santé de San Bernardino pour lesquels il travaillait, "s'était semble-t-il radicalisé" selon la chaîne de télévision CNN, citant des sources policières.

Des contacts avec des extrémistes

D'après le New York Times, se référant à des parlementaires informés de l'enquête, Farook avait été en contact "avec des extrémistes, aux Etats-Unis et à l'étranger il y a plusieurs années mais pas récemment".

Le jeune homme de 28 ans -tué avec sa femme, 27 ans, mercredi à l'issue d'un affrontement avec la police- avait été en contact avec cinq personnes sur lesquelles la police fédérale FBI avait enquêté pour des soupçons de terrorisme, dont l'une liée aux islamistes somaliens shebab et une autre au front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda. Mais les enquêteurs ne disposaient pas de preuves que Farook était lié à un groupe terroriste en particulier.

Par ailleurs, selon le LA Times, qui cite des collègues de syed Farook, ce dernier s'était rendu en Arabie Saoudite, d'où il était revenu avec sa nouvelle femme. Installé aux Etats-Unis, le couple, "très tranquille", vivait le "rêve américain". 

Les autorités restent prudentes

Le FBI, qui dirige désormais l'enquête sur la tuerie, se refuse à parler officiellement de terrorisme mais constate que vu l'arsenal et la préparation minutieuse du couple, ils semblaient "en mission". "Il est possible que ce soit lié au terrorisme mais nous ne savons pas. Il est aussi possible que ce soit lié au lieu de travail", a pour sa part commenté le président américain Barack Obama.

Plus de 6.500 cartouches ont été retrouvées dans la maison, la voiture et sur le couple, ainsi qu'une douzaine d'engins explosifs artisanaux. Les deux tueurs, parents d'un bébé de six mois, avaient loué quelques jours auparavant le 4x4 noir dans lequel ils ont tenté de s'échapper et où ils ont été tués par la police lors d'un échange de plus d'une centaine de tirs.

"Je ne crois pas qu'ils aient enfilé leur équipement paramilitaire et attrapé leurs armes sur un coup de tête", a remarqué Jarrod Burguan, chef de la police de San Bernardino, précisant que les enquêteurs étudiaient des téléphones et des clés USB.

Fervent musulman

Syed Farook, de nationalité américaine mais d'origine pakistanaise, était un fervent musulman qui priait deux à trois fois par semaine à la mosquée, jusqu'à ce qu'il arrête de s'y rendre il y a quelques semaines, selon des fidèles qui le connaissaient. Aucun d'eux n'a jamais discerné de signe d'extrémisme religieux chez lui, et ils le décrivent comme poli, discret.

Malik, de nationalité pakistanaise, était voilée de noir des pieds à la tête, selon ces témoins. Les autorités s'intéressaient à un pèlerinage à La Mecque, en Arabie saoudite, à l'été 2014 au cours duquel ils se seraient mariés, après s'être rencontrés sur Internet.

"Carnage indescriptible" 

Tandis que l'incertitude persistait sur les motifs du massacre, le lieutenant Mike Madden, l'un des premiers secouristes sur les lieux, a décrit lors d'une conférence de presse "un carnage indescriptible, avec des gens blessés partout, d'autres déjà morts, la panique sur le visage de ceux qui cherchaient à se mettre à l'abri".

La police et les services d'urgences ont dû enjamber des corps et ignorer les cris des blessés parfois agonisants pour tenter de "localiser le tireur" encore en activité vu "l'odeur de poudre encore fraîche". Mike Madden a parlé, visiblement ému, du "chaos", du hurlement des sirènes d'alarme, de l'eau du système anti-incendies qui giclait, des cris des blessés "qui souffraient".

Il a aussi évoqué le décor de cette scène "surréaliste": le sapin de Noël, les tables décorées pour ce repas de fête de fin d'année.

A.S. avec AFP