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Frappes de la France contre l’EI : 680 bombes larguées et un possible déficit de munitions

Pour mener une campagne de frappes intensives contre l’organisation Etat islamique en Irak et en Syrie, la France a commandé en urgence quelques centaines de bombes guidées.

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Publié le 04 décembre 2015 à 12h20, modifié le 04 décembre 2015 à 15h50

Temps de Lecture 2 min.

Un Rafale engagé dans les opérations en Irak et en Syrie décolle du porte-avion Charles de Gaulle, le 23 novembre.

Chaque jour désormais, les avions de chasse français mènent des frappes contre l’organisation Etat islamique (EI), en Irak et en Syrie. Toutes ne sont pas rendues publiques. Selon les informations du Monde, Rafale et Mirage 2000 ont largué 680 bombes depuis le début de l’opération « Chammal » en septembre 2014, l’essentiel depuis 2015. Ce chiffre n’est pas communiqué officiellement. Ni celui du bilan humain des bombardements, que l’on peut estimer à un millier de combattants de l’EI. Le tableau officiel, au 3 décembre, donne « 2 500 sorties aériennes, 321 frappes et 580 objectifs détruits ».

Au plan militaire, la France apparaît depuis quatorze mois comme un petit actionnaire de la lutte contre EI, avec 5 % des bombardements d’une coalition internationale dominée à 80 % par les Etats-Unis, alors même qu’elle mène une campagne encore plus massive qu’elle ne le dit. « On tire en ce moment beaucoup plus qu’en Libye en 2011, même si on a moins d’avions », souligne un expert de l’armée de l’air. L’Elysée a indiqué vendredi 4 à l’occasion de la visite du président Hollande sur le Charles de Gaulle que cette contribution française était montée à 20% grâce aux chasseurs embarqués sur le porte-avions, sur les dix derniers jours.

« Le but de guerre français, c’est Rakka »

Le ministère de la défense vient, selon nos informations, de commander en urgence des munitions aux industriels américains qui les fabriquent – quelques centaines de bombes guidées GBU.

Après les attentats du 13 novembre à Paris, le Pentagone a livré des dossiers d’objectifs clés en main, permettant d’assurer « l’intensification » des frappes promise par François Hollande. Pour la première fois, le 15 novembre, on a ainsi chargé non plus deux, mais quatre bombes GBU-12, la munition guidée de 250 kg la plus utilisée, sur les Mirage 2000. Le porte-avions Charles-de-Gaulle a fait passer ponctuellement le nombre de chasseurs engagés de 12 à 38. « Il y avait une claire volonté de rétorsion [après les attentats] », indique-t-on à l’Elysée. Rakka, le fief de l’EI en Syrie, d’où partent des combattants susceptibles d’attaquer la France, est la priorité du moment. « Le but de guerre français, c’est Rakka », souligne la même source.

Image des frappes françaises sur Rakka.

Les 15, 16 et 17 novembre ont ainsi été lancés des raids massifs, dix avions sur Rakka, une soixantaine de bombes larguées. Parce que l’armée tire davantage en zone urbaine qu’en 2011, elle emploie aussi des munitions toujours plus précises – comme l’a révélé le blog « Le Mamouth », une bombe ne contenant que 13 kg de charge explosive, la BLU-126, a été tirée pour la première fois d’un Rafale en octobre.

En Libye début 2011, les chefs militaires avaient dit qu’ils pouvaient tenir six mois au rythme demandé. Les Etats-Unis avaient été sollicités pour renforcer les stocks de munitions de l’OTAN. Pour le moment, l’opération « Chammal » tient, mais « il est certain qu’on n’est plus dimensionné pour une campagne d’appui à une opération au sol », estime le député (LR) Nicolas Dhuicq, qui va publier dans quelques jours avec Nicolas Bays (socialiste) un rapport sur la mauvaise gestion de la filière des munitions françaises.

Lire notre enquête Article réservé à nos abonnés Les non-dits de l’opération « Chammal » en Irak et en Syrie
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