“Les autorités thaïlandaises retiennent leur souffle”, titre le Bangkok Post le 3 décembre après la décision de la fédération américaine de l’aviation (FAA) de dégrader le pays en catégorie II, pour non respect des règles internationales de sécurité aérienne. Ainsi, des compagnies thaïlandaises seront exclues de l’ouverture de nouvelles routes aériennes vers les Etats-Unis ou de l’élargissement de routes existantes.

L’Union européenne pourrait suivre le même mouvement, craint le gouvernement. Elle publiera une mise à jour de la liste des compagnies interdites dans l’UE le 10 décembre.

“La décision américaine intervient six mois après que l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) a donné un carton rouge au royaume”, précise le quotidien. L’organisation chapeautée par les Nations unies reproche notamment à la direction de l’aviation civile thaïlandaise de ne pas avoir fourni le certificat de transporteur aérien dans un délai de 90 jours. Ce document atteste de la capacité de la compagnie à assurer des vols en toute sécurité.

Panique à la Bourse

“L’industrie aérienne thaïlandaise n’est pas au niveau des standards internationaux”, a reconnu le vice-Premier ministre en charge de l’Economie Somkid Jatusripitak.

L’annonce de cette décision a entraîné une baisse de la Bourse de Bangkok avec la vente des actions des compagnies aériennes et des hôtels. “La panique a aussi incité le Premier ministre Prayuth Chan-oCha et d’autres officiels du gouvernement à essayer de calmer” l’opinion. Ils ont souligné que cette dégradation toucherait la crédibilité de l’industrie aérienne, mais pas l’économie dans son ensemble.

Des compagnies dépendantes du marché européen

Si l’Union européenne venait à prendre une mesure semblable à celle de l’administration américaine, la douzaine de compagnies aériennes thaïlandaises qui ont des liaisons entre Bangkok et plusieurs villes européennes subiraient “un choc direct et dommageable”.

Certains observateurs craignent des conséquences importantes, selon le Bangkok Post, sur les compagnies Thai Airways et Bangkok Airways, “qui dépendent toutes deux du marché européen. La Thai Airways ne serait plus autorisée à créer de nouvelles routes vers l’Europe, ni à renforcer les dessertes européennes existantes ou à changer de type d’appareil.