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Vu de Londres

Après l'attaque dans le métro de Londres, «rester calme, mais prudent et vigilant»

Un homme est en garde à vue après avoir grièvement blessé à coups de couteau un homme et deux autres plus légèrement, samedi soir.
par Sonia Delesalle-Stolper, correspondante à Londres
publié le 6 décembre 2015 à 13h39

Ce ne sera pas #IamLondon (je suis Londres), mais #YouAintNoMuslimBruv (t'es pas musulman mec). Quelques heures à peine après un incident samedi soir dans le métro londonien, qualifié par la police britannique «d'acte terroriste», Twitter avait déjà créé un hashtag de référence. Un homme de 56 ans a été grièvement blessé à coups de couteau, deux autres plus légèrement.

L’attaque a été filmée sur un téléphone portable. On y voit un individu, grand, de dos, qui agite un couteau et semble hurler vers plusieurs passagers. La police intervient rapidement et, après lui avoir crié à plusieurs reprises de jeter son arme, finit par l’immobiliser au sol après avoir utilisé un pistolet à injection électrique. L’attaque a eu lieu samedi soir juste après 19 heures à la station Leytonstone, sur la Central Line, qui traverse Londres d’ouest en est. Moins de dix minutes plus tard, l’homme avait été arrêté.

Sur la vidéo, on n'entend pas ce que l'assaillant hurle, mais l'un des passagers présents crie distinctement, à plusieurs reprises, «T'es pas musulman, mec ! T'es pas musulman, mec ! T'es pas musulman !». L'individu arrêté aurait 29 ans, selon Sky News, qui ajoute qu'au moment d'être emmené par les policiers, il aurait crié «c'est pour la Syrie» et «tout votre sang sera versé», mais ces propos n'ont pas été confirmés ni filmés.

Dimanche midi, il était toujours en garde à vue dans un commissariat de l'est de Londres et aucune information sur son identité ou ses motivations n'avaient encore filtré. «Nous traitons cet incident comme un acte terroriste», a indiqué le commandant Richard Walton, qui dirige la section antiterroriste de la police métropolitaine en charge de l'enquête. «J'appelle le public à rester calme, mais prudent et vigilant.»

Frappes aériennes britanniques en Syrie

Depuis le mois d'août 2014, l'état d'alerte au Royaume-Uni est placé au niveau 4, sur une échelle de 5, ce qui signifie qu'une attaque terroriste est «hautement probable».

Cet incident intervient trois jours après un vote à une très large majorité au parlement britannique autorisant des frappes aériennes en Syrie. Depuis, des avions de la Royal Air Force ont déjà effectué plusieurs sorties au-dessus des territoires contrôlés par l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI). Au cours des débats précédant le vote, le Premier ministre britannique, David Cameron, avait rappelé que les services de sécurité ont déjoué depuis le début de l’année au moins sept projets d’attentats.

Le 10 Downing Street, les services du Premier ministre, a indiqué «suivre les développements de la situation avec attention», alors que le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a qualifié l'incident de «terriblement choquant».

Les Londoniens avaient été traumatisés le 22 mai 2013 par l’assassinat en pleine rue d’un soldat, Lee Rigby. Le jeune homme avait été décapité sous les yeux de passants horrifiés par deux Britanniques, Michael Adebolajo et Michael Adebowale, qui avaient ensuite été arrêtés. Tous deux ont été condamnés à la prison à vie.

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