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Face au FN, le PS choisit le «barrage républicain» contre l'avis de ses candidats

Christophe Castaner, le candidat PS en région Paca, a finalement obéi à Jean-Christophe Cambadélis et a accepté le retrait. BERTRAND LANGLOIS/AFP

LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO - Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en Paca et dans le Grand Est, le Front national est en tête, les socialistes en troisième position. La direction du PS a demandé aux candidats de se retirer, malgré leurs protestations.

Malgré les voeux exprimés par les candidats, Solférino a tranché: le PS devra se retirer en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca, dans les régions où le total des voix de gauche est inférieur aux voix de la droite, au nom du «barrage républicain». Le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a appelé à l'union «des forces de gauche et des écologistes, de tous les progressistes, de tous les humanistes». Avant la déclaration officielle du patron du parti, qui renonce donc à des élus dans ces territoires, les têtes de liste avaient pourtant chacune exprimé leur stratégie individuelle.

Il a été le premier à s'exprimer après la proclamation des résultats provisoires, malgré la réticence de l'état-major du PS: la mine défaite, Pierre de Saintignon, candidat socialiste dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a ouvert la porte à une fusion avec Xavier Bertrand, dans un discours très ramassé. «Tout doit être fait pour que les défenseurs de la République et de nos valeurs gagnent», a-t-il appelé, s'adressant «à tous ceux et toutes celles qui ont fait confiance à la gauche, mais aussi aux républicains et aux démocrates». «Personne ne peut avoir ce soir la prétention de gagner seul. Personne ne peut prendre le risque de laisser la division, le refus des autres, la haine, diriger notre région.», a-t-il lancé, alors qu'il pointe en 3e position (18 %), loin derrière Marine Le Pen (41 %) et Xavier Bertrand (25 %). En novembre, Pierre de Saintignon avait demandé à Manuel Valls de «cesser les petites phrases qui nuisent à notre campagne», à propos de l'hypothèse d'une fusion des listes gauche-droite face au FN.

En Paca, Christophe Castaner annonce son maintien, avant de se retirer

En Paca, le candidat PS Christophe Castaner, lui aussi distancé et relégué en troisième position avec un score entre 15,8 à 18,1% derrière Marion Maréchal-Le Pen (41,2% à 41,9%) et Christian Estrosi (24 à 26%), a annoncé qu'il refusait de se désister au profit de la droite. Il compte sur le report des voix des autres formations de gauche pour l'emporter. «Le FN est aux portes du conseil régional (...) Mais l'ensemble des forces de gauche sont supérieures à celles du candidat Les Républicains», a-t-il déclaré. En fin de soirée, il a fini par obéir au patron de son parti et accepté l'idée d'un retrait de sa liste PS. «Avoir le sens des responsabilités, c'est se retirer, avec beaucoup d'émotion, avec beaucoup de peine», a-t-il renoncé.

Selon plusieurs sources, le PS a également demandé à son candidat de se retirer en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, où Florian Philippot, le vice-président du Front national, est arrivé en tête avec 35% des voix. Le socialiste Jean-Pierre Masseret arrivé, lui aussi, en troisième position (16%) derrière Philippe Richert (LR/UDI/MoDem), récolte entre 22,6 et 26% des suffrages. Contrairement à Pierre de Saintignon, Jean-Pierre Masseret a dit écarter tout retrait et toute fusion «qui n'aurait aucun sens» au second tour. «Je maintiens ma position, il n'est pas question qu'il n'y ait pas d'élus de gauche» dans la future assemblée régionale, a-t-il déclaré, peu après 20 heures à son QG de Maizières-lès-Metz. Il ne s'est pas encore prononcé sur les injonctions de Jean-Christophe Cambadélis.

Face à ces dissonances, le premier ministre Manuel Valls ne s'exprimera pas avant lundi, probablement sur le plateau d'un journal télévisé.

Face au FN, le PS choisit le «barrage républicain» contre l'avis de ses candidats

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439 commentaires
  • Laurent BOVIN

    le

    Pierre Masseret a raison et Cambadélis a tort ! Pourquoi les candidats PS devraient-ils se retirer , alors que Sarkozy , de son côté , a répété qu'aucun de ses candidats LR ne se retirerait ? Il y a quelque chose d'absolument pas logique là-dedans !

  • Adam.BRUN

    le

    Quelle classe et quelle élégance que cette manière d'envoyer promener des candidats PS qui se sont donné à fond pour salir et dénigrer le premier parti de France et qui n'a d'extrême que ses opposants. Même au vu des insultes qui ont été proférées, on n'en demandait pas temps. On ne saura jamais s’ils auront été trop mauvais ou pas assez bon, ce qui en somme revient au même. Allez, on inverse la vapeur et marche arrière toute.

  • JdA1429

    le

    C'est comme si on me demandait d'aller voter pour Mélenchon ! Rien que l'idée me fait dresser les poils !