L’opposition a remporté, dimanche 6 décembre, les élections législatives au Venezuela. Pour la première fois depuis seize ans, la droite va prendre les rênes du Parlement, au terme d’un scrutin marqué par l’exaspération populaire face à la crise économique qui frappe le pays.
La Table de l’unité démocratique (MUD) a remporté 99 des 167 sièges, soit une majorité des deux tiers, contre 46 pour le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) du président Nicolas Maduro. Avec une majorité proche des trois cinquièmes – il ne leur manque que deux sièges avec 22 à pourvoir –, cette coalition disparate, de la gauche à la droite dure, aura désormais le droit de lancer un vote de censure contre le vice-président ou l’un des ministres.
Il s’agit de la première défaite de la gauche depuis l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1999. Nicolas Maduro a reconnu la défaite de son parti lors d’une allocution télévisée.
« Nous sommes venus avec notre morale, avec notre éthique, pour reconnaître ces résultats adverses, pour les accepter et pour dire à notre Venezuela que la Constitution et la démocratie ont triomphé. »
« Aujourd’hui, le changement a commencé au Venezuela »
Malgré les craintes de violence, la journée électorale pour renouveler les membres du Parlement monocaméral s’est déroulée dans le calme, avec une participation « très élevée », selon les autorités électorales.
« Aujourd’hui, le changement a commencé au Venezuela », s’est félicité le chef de la MUD, Jesus Torrealba. « Le peuple a parlé de manière claire, les familles vénézuéliennes sont lassées de vivre les conséquences de l’échec » du programme du parti au pouvoir.
Dans son programme, l’opposition prévoit d’adopter une loi d’amnistie pour obtenir la libération d’un de ses membres, Leopoldo Lopez, arrêté pendant les manifestations antigouvernementales de 2014. La MUD pourrait ouvrir des enquêtes parlementaires sur des organismes d’Etat ou réclamer la publication d’indicateurs économiques tenus secrets depuis que l’économie nationale traverse de grosses difficultés.
La défaite du chavisme survient deux semaines après une autre élection symbolique en Amérique latine, celle du libéral Mauricio Macri en Argentine, qui a mis fin à douze ans de pouvoir de Nestor puis Cristina Kirchner, grands alliés du chavisme avec qui ils avaient commencé un mouvement de basculement à gauche de la région à l’aube des années 2000.
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